Dans l'ombre du club de hockey sur glace des Gothiques, le club de patinage artistique d'Amiens cherche à retrouver un niveau national. Il souhaite susciter des vocations chez les jeunes recrues pour ce sport peu connu en dehors des Jeux olympiques.
Il est 5h45 et les trois enfants de la famille Chazaud se réveille déjà. Les trois enfants sont habitués à se lever aux aurores. Et même si parfois, ils ont du mal à sortir du lit, cette fois, c'est plus facile parce qu'ils ont patinage.
"Quand je patine, j'ai l’impression de m'envoler. Je n'ai pas l’impression d’être dans le même monde. J’ai l’impression d’être autre part. Ça fait 5-6 ans que je fais ça.", raconte la sœur aînée.
Un rythme difficile pour de jeunes enfants
Leur maman, Cécile, les accompagne : "C’est très tôt pour eux et pour nous. D’autant plus qu’ils ont des semaines déjà bien chargées à l’école. Et puis, ils patinent aussi en semaine alors ça fait un sacré rythme. C’est une organisation un peu militaire pour fluidifier tout ça. On n’a pas le temps d’improviser le mercredi matin".
Les enfants patinent depuis l'âge de 3 ans. Et un an après, ils ont tour à tour intégré la filière compétition du club. Pour eux, l'exigence est plus élevée et le rythme plus soutenu : "Ils ont des entraînements le soir, le mercredi matin, le samedi matin. Donc, on adapte un peu notre vie de famille à tout ça", confie la mère de famille.
À 6h45, les enfants sont sur la glace. L'entraînement débute sans tarder. Faustine Vandenhove est aux commandes. Elle-même championne de niveau international, elle a toujours évolué au club d'Amiens : "Il y a eu de très bons patineurs formés à Amiens, mais il y a des générations plus ou moins vides. Là, le but, c'est de remonter le niveau du club".
L'importance de commencer jeune
Ici, les espoirs sont recrutés particulièrement jeunes, parfois dès trois ans. "Le patinage, c'est un sport précoce et si on veut accéder à des compétitions en nationales ou internationales, c’est à cet âge-là que ça se joue. (...) J'ai de l'espoir pour ces petites. Je voudrais que le club retourne en national", explique l'entraîneure.
Bien qu'elle pousse tous ces élèves au meilleur d'eux-mêmes, tous ne peuvent pas faire de la compétition et encore moins à haut niveau comme l'explique Marie-Pierre Deneuville, secrétaire générale de l'Amiens Patinage Club : "On a 260 patineurs et ils ne sont que 40 à faire de la compétition, plus l'équipe de ballet, donc 50".
Promouvoir le sport pour recruter davantage
Avec la mairie, elle organise régulièrement des évènements pour mettre en avant ce sport, comme en avril dernier lorsqu'elle a invité l'équipe de France au Coliseum : "C’est important de montrer au grand public ce qu’est le patinage artistique. En dehors des Jeux olympiques, on est un sport assez peu connu. Et d’organiser ce type d’évènement, ça ne peut que nous faire briller (...) La patinoire est connue pour les Gothiques, mais il y a une volonté de la collectivité et du club de remettre des évènements patinage sur la glace du Coliseum".
Alors qu'elle nous montre un mur recouvert de photos de ces recrues, la représentante du club espère que les évènements qu'elle organise lui permettront de susciter de nouvelles vocations. Et pourquoi pas, d'attirer des petits patineurs au Coliseum dès la prochaine rentrée.
Avec Vincent Le Goff / FTV