Un an après l'incendie du Sportica, le complexe renaît lentement de ses cendres

Le 25 décembre 2023, le Sportica passait Noël sous les flammes. Ce complexe sportif, culturel et commercial de 25.000 mètres carrés à Gravelines a perdu 80% de sa surface dans l'incendie. Retour sur une année difficile entre effroi, solidarité et projets pour l'avenir.

Dans le Dunkerquois, le jour de Noël est marqué désormais par un triste anniversaire, celui de l'incendie du Sportica. Le célèbre complexe de 25 000 mètres carrés et maison du BCM Gravelines-Dunkerque passait son 25 décembre 2023 sous les flammes.

Douze mois plus tard, la fumée semble enfin se lever sur l'avenir du lieu, bien que les causes de l'incident restent encore floues. Retour en étapes sur une année difficile pour ce lieu sportif, culturel et commercial, emblématique de Gravelines.

25 décembre 2023 : le Sportica passe Noël sous les flammes

Un peu avant 13 heures, lundi 25 décembre 2023, un incendie s'est déclaré au sein du Sportica couvrant le ciel de Gravelines d'une épaisse couche de fumée. Des milliers de mètres carrés ont disparu dans les flammes en l'espace de quelques heures, ne blessant que deux pompiers d'après la préfecture du Nord.

Le feu a pris dans la piscine du complexe avant de se propager rapidement dans la cafétéria et la salle de basket de 3 000 places, par le biais de la structure en bois de l'édifice. 90 sapeurs-pompiers et 40 engins ont été dépêchés de toute urgence sur place pour maîtriser le brasier, attisé par un vent soutenu.

Jean-Christophe Prat, entraîneur du BCM Gravelines-Dunkerque, club de basket qui évoluait au Sportica, a fait le récit dans les colonnes du Parisien d'un feu qui a détruit les lieux en "l'espace d'une demi-heure".

Contacté par France 3 Hauts-de-France le jour des faits, Bertrand Ringot, le maire de Gravelines évoque alors la piste d'un "incident technique". 

Sportica c'est Gravelines, Gravelines c'est Sportica

Bertrand Ringot, maire de Gravelines

Le jour de l'incendie par voie de communiqué

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Une vive émotion

L'annonce de cet incendie a suscité un grand émoi chez les Nordistes, au sein la classe politique mais aussi dans le monde du sport.

En moins de 24 heures, les pensionnaires du BCM Gravelines-Dunkerque, évoluant dans le championnat de France Jeep Elite, se sont retrouvés sans parquet. Déjà en difficulté au classement, ils ont pu compter sur le soutien immense de toute la communauté  sportive nordiste et nationale : l'international français Nicolas Batum, l'ASVEL (club de basket de Villeurbanne), le président de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand, le maire de Grande-Synthe Martial Beyaert... la liste est longue.

Les clubs du RC Lens et du LOSC ont eux aussi exprimé leur solidarité sur les réseaux sociaux. Les Sang et Or ont écrit sur X être "sous le choc de ces terrifiantes images, le Racing Club de Lens est tourné vers son voisin du @BCMBasket et adresse toute sa solidarité au club durement touché ainsi que son soutien aux pompiers mobilisés." De leur côté, les Dogues ont fait savoir leur "immense tristesse" : "toutes nos forces et notre soutien à nos amis du basket nordiste, ainsi qu'aux secours mobilisés. Le LOSC est avec vous."

Le soutien fut tel que le BCM a souhaité remercier tout le monde dans une publication en ligne. "Le feu est désormais contrôlé, un immense MERCI aux pompiers pour avoir lutté courageusement contre les flammes durant de nombreuses heures ! Un énorme merci à vous tous également pour tous ces messages de soutien !"

L'entraide avec les communes voisines a permis au club de pouvoir s'entraîner à Loon-Plage et jouer ses matchs à Dunkerque, dans la salle où s'entraîne l'équipe de handball de la ville. Une cagnotte a également vu le jour, récoltant en quelques heures plus de 1 000 euros.

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Janvier 2024 : réouverture, étape par étape

Une fois la vague d'émotion passée, le Sportica s'est tourné vers l'avenir. Deux semaines après l'incendie, la vie a fait son retour dans le complexe ravagé à près de 80% par les flammes.

Le 10 janvier 2024, le bowling et le cinéma ont rouvert leurs portes. Un soulagement pour les 75 employés du Sportica. "C’est 75 familles, donc cela me tient à cœur de redémarrer les activités du site, expliquait Delphine Wattez, directrice de l'établissement. La plupart ont fait toute leur carrière dans ce bâtiment dès 1986. On est tous fortement touchés mais nous sommes toujours là et nous continuons à aller de l’avant."

Mais cette réouverture partielle reste une victoire en demi-teinte. "Aujourd’hui, il faut repartir d’une page blanche et se réinventer, poursuit la directrice. Concernant le cinéma, nous allons développer les ciné-débats par exemple, et au bowling des soirées à thème", ajoute-t-elle. 

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Le 18 janvier, ce sont les équipes d'arts martiaux qui ont trouvé une solution. Sur son profil Instagram, le Sportica communiquait alors : "dans les semaines à venir, les services de la Ville de Gravelines vont entreprendre des travaux à l'espace rollers pour accueillir les 400 licenciés de ces clubs : installation d'un parquet, mise en place de tatamis...Permettre un accès privilégié et assurer la continuité des activités d’arts martiaux démontre une volonté de soutien et d’engagement envers nos clubs résidents."

Enfin, le 31 janvier, c'est la Brasserie du bowling qui a dressé de nouveau le couvert. Depuis, les autres parties du bâtiment demeurent quant à elles inaccessibles.

Décembre 2024 : "nous pouvons aller de l'avant"

Douze mois plus tard, le Sportica peine à se remettre de l'incendie. Néanmoins, la justice a finalement ordonné la démolition des parties encore calcinées. Les travaux devraient avoir lieu au printemps 2025.

"Je suis heureux d'avoir eu cet accord, cela va nous permettre d'avancer dans cette situation compliquée. Ça a été un long chemin, désormais, nous pouvons aller de l'avant", a confié Bertrand Ringot, maire de Gravelines, à France 3 Hauts-de-France. 

La durée travaux de démolition est estimée à neuf mois, et leur coût global à 3,4 millions d'euros.

2028 : vers un nouveau Sportica ?

La démolition va permettre au complexe de se tourner vers une phase de reconstruction. Prévus dès 2026, les travaux dureront deux ans.

Bertrand Ringot détaille : "Il s'agira d'un nouveau complexe avec une salle plus grande, 4 000 places assises, des loges, le tout doté d'une qualité acoustique et visuelle aux normes d'aujourd'hui. On y organisera bien sûr les matchs du club de Basket du BCM mais aussi d'autres événements sportifs, des congrès, des foires... En soi une petite arena modulable d'une très grande polyvalence."

Mais que va-t-il advenir de la piscine du Sportica ? Pour l'instant, deux options sont encore en pourparlers : soit reconstruire la même piscine, soit partir sur un nouvel équipement installé cette fois-ci à Saint-Georges-sur-l'Aa.

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Le projet de Sportica 2.0 est déjà chiffré à près de 35 millions d'euros, et sera financé par les indemnisations des assurances ainsi que par le Conseil Régional. Il devrait sortir de terre en 2028.