En France, le financement des mosquées a agité le débat politique cet été. À Annecy, une nouvelle mosquée doit voir le jour en 2017. Mais une question subsiste. Comment ce lieu de culte va-t-il être payé?
Voilà quelques mois que les travaux ont débuté. C’était au début de l’été. Le sous-sol est désormais presque terminé. Cette nouvelle mosquée verra bien le jour. C’est aujourd’hui une certitude. Et ce après pas moins de quatre permis de construire et des recours juridiques de plusieurs riverains. "Le premier permis a été déposé en 2002. Ça fait 14 ans maintenant qu’on bataille pour cette mosquée", explique Ahmed Karboua, président de l’association Nouvel Avenir. "Cette mosquée est d’une importance capitale pour nous".
Un devoir pour les musulmans
C’est là qu’en 1978 avait été construite la deuxième mosquée de France, après celle de Paris. Le terrain, qui appartenait au diocèse, avait été cédé pour une somme dérisoire à la communauté musulmane. Mais 38 ans plus tard, on compte plutôt sur les fidèles pour financer ce nouveau lieu de culte. "C’est un devoir pour les musulmans de participer à ce financement", explique un donateur.
Ces dons sont plutôt importants mais ils ne couvrent pour l’instant qu’1/3 des 1,5 millions d’euros nécessaires. Mais si l’occasion se présente, les musulmans d’Annecy accepteraient volontiers la subvention d’un État étranger. "Il n’y a toujours pas de loi qui nous l’interdit. Et puis, beaucoup d’autres mosquées ont été financées par des pays tiers", estime Ahmed Karboua.
Une fondation transparente
En réalité, 80% des mosquées sont financées avec les dons des fidèles. Pour plus de clarté, Nathalie Goulet, sénatrice UDI et auteure d’un rapport sur le sujet, préconise la création d’une fondation transparente pour centraliser les financements. "Tout le monde a besoin de transparence et personne n’a besoin d’opacité", martèle-t-elle.
La mosquée d’Annecy doit ouvrir ses portes dans un peu plus d’un an.
Le reportage d'Ariane Combes-Savary, Serge Worreth, Sylvain Dumaine et Lisa Bouchaud