Le réfugié syrien qui avait attaqué au couteau quatre jeunes enfants en juin dernier lors de l'attaque au couteau d'Annecy fait l'objet d'une nouvelle expertise psychiatrique. Le premier psychiatre à l'avoir examiné ne s'était pas prononcé sur une éventuelle "pathologie psychiatrique".
Près d'un an après l'attaque au couteau d'Annecy, l'expertise psychiatrique du suspect est toujours en cours. Abdalmasih H., réfugié syrien d'une trentaine d'années, avait attaqué au couteau quatre jeunes enfants et deux adultes au Pâquier, un parc public de la ville situé près du lac.
Le trentenaire, à la dérive après plusieurs années de vie stable en Suède, s'était attaqué à des enfants sur une aire de jeu le 8 juin 2023. Il avait grièvement blessé quatre d'entre eux, âgés de 22 à 36 mois, dont une Britannique et une Néerlandaise, et deux promeneurs septuagénaires, avant d'être arrêté.
Le premier psychiatre qui l'avait examiné après son interpellation "a relevé l'absence d'éléments délirants francs", sans pouvoir se prononcer sur une éventuelle "pathologie psychiatrique". Une deuxième expertise psychiatrique est en cours et une nouvelle audition est prévue en juillet, a précisé à l'AFP la procureure d'Annecy Line Bonnet.
Le suspect se dit "étranger aux faits"
Mis en examen pour tentative d'assassinat, l'homme "se dit étranger aux faits" et "est toujours incarcéré en unité psychiatrique", a-t-elle dit. Il avait été transféré dans l'unité hospitalière spécialement aménagée (UHSA) du Vinatier de Bron, dans la région lyonnaise, après quelques jours passés dans un centre pénitentiaire de Savoie.
La justice, qui avait très vite écarté toute motivation terroriste, s'emploie depuis à comprendre son geste. Des témoins l'avaient entendu "évoquer sa femme et sa fille et prononcer le nom de Jésus-Christ" pendant l'attaque, survenue tôt le matin sur les rives du lac d'Annecy.
Après avoir fui son pays en guerre via la Turquie, Abdalmasih H. avait obtenu fin 2013 le statut de réfugié en Suède mais échoué à obtenir la nationalité suédoise. Il avait quitté son pays d'accueil en mars 2022 après s'être séparé de son épouse, une réfugiée syrienne qui avait obtenu la nationalité suédoise, lui laissant leur fille de trois ans - un âge proche de celui des petites victimes d'Annecy.
Il était passé par l'Italie et la Suisse avant d'arriver en octobre 2022 à Annecy, où il dormait dans la rue jusqu'à l'attaque au couteau. Le drame avait secoué la ville et le pays, d'autant que des images de l'attaque filmées par des témoins avaient massivement circulé sur les réseaux sociaux.