Le tribunal administratif de Grenoble a annulé, ce mardi 27 juin 2017, les arrêtés du préfet de la Haute-Savoie déclarant d’utilité publique le projet de centre des congrès d'Annecy. Une décision qui marque la victoire des associations de défense de l'environnement, opposées au projet.
Le tribunal administratif de Grenoble a rendu sa décision : il annule les arrêtés des 12 et 19 septembre 2016 du préfet de la Haute-Savoie déclarant d’utilité publique le projet de centre des congrès d'Annecy. Un coup d'arrêt pour ce dossier porté par la Communauté d'Agglomération d'Annecy, devenue depuis le Grand Annecy.
Une décision que le tribunal administratif motive ainsi : "le tribunal a constaté que la presqu’île d’Albigny où est prévue l’implantation du futur centre des congrès constitue un espace proche du rivage où seule une extension limitée de l’urbanisation est autorisée par la loi littoral".
Le tribunal précise que le caractère de la presqu'île d'Albigny, "peu densément aménagée, où la seule construction importante est constituée par l’hôtel Imperial Palace", risquerait de se voir modifié "très significativement" par l'implantation de ce bâtiment de 10 000 m², d’une hauteur d’environ 12 mètres dont deux étages enterrés.
Plusieurs associations environnementales sont à l'origine du recours examiné par le tribunal administratif de Grenoble. Joint par téléphone, Jean-François Arragain, président de la Frapna de la Haute-Savoie, salue une "décision pleine de sagesse". "Nous nous en réjouissons, même si elle ne constitue pas une énorme suprise", précise-t-il.
"Que de temps perdu !", regrette quant à elle Patricia Jarno, la présidente des Amis de la Terre. "Cela fait 6 ans et demi que nous nous battons contre ce projet".
Une étape importante a été franchie ce matin
En septembre 2016, le Préfet de la Haute-Savoie avait signé la déclaration d'utilité publique du projet, malgré les avis défavorables rendus par la commission d'enquête publique. "Il y a eu un certain nombre de signaux envoyés aux promoteurs du projet, explique Jean-François Arragain. Une étape importante a été franchie ce matin. J'aimerais que cette décision amène le maire de la ville nouvelle d'Annecy et son premier adjoint à se poser les bonnes questions et à se décider enfin à revoir leur copie."
"Nous espérons que les élus vont reconnaître qu'ils ont fait une erreur et abandonner ce projet. Nous allons nous mobiliser pour faire en sorte que ça s'arrête là", confie Patricia Jarno. "Le dossier est de plus en plus fragilisé. Il y a très peu de chances que ce centre des congrès se fasse un jour sur la presqu'île d'Albigny", conclut le président de la Frapna.
De son côté, la communauté d'agglomération du Grand Annecy n'a pas encore annoncé si elle comptait faire appel de cette décision.