Coronavirus et foot : pour Stéphane Loison, président du FC Annecy, "les temps sont très durs pour le football amateur"

Les amateurs n’échappent pas à la tourmente qui touche actuellement les clubs de football français. Au FC Annecy, qui évolue au 4e échelon du foot hexagonal, on travaille beaucoup pour que le club reste à flot, tout en se préparant à un avenir incertain.

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Installé en tête de sa poule de National 2, le FC Annecy avait les cartes en main pour réussir son objectif : jouer la montée en National 1! Mais depuis l’arrêt des championnats et le confinement à cause du Covid 19, la donne a changé et désormais le premier objectif c’est : sauver le club et tout ceux qui y travaillent.

"Nous devons être en capacité d’honorer à la fin de chaque mois les engagements que l’on a auprès de tous ceux qui sont salariés au club, dans le domaine sportif ou administratif ", précise Stéphane Loison le président du FC Annecy. "Nous sommes un « gros » club amateur, avec des joueurs disposant de contrats fédéraux, avec des éducateurs non bénévoles… Au total il y a plus de 25 salariés au FC Annecy."

Avec son statut associatif, le FC Annecy ne dispose pas comme les clubs professionnels d’un capital complété d’actionnaires avec un trésor de guerre conséquent. "On vit à 80% des aides fournis par nos mécènes et nos partenaires privés, pour un budget de l’ordre de 2,5 millions d’euros."

Actuellement, c’est là le principal travail de Stéphane Loison, contacter les partenaires du club pour faire le point avec eux : "pour nous, la plus grosse crainte, elle est de ce côté. Nos partenaires privés vont-ils pouvoir tenir leurs engagements pour la saison en cours et sur lesquels nous avons élaboré notre budget de fonctionnement ? Il faut savoir que nous ne comptons quasiment pas de gros groupes, on s’appuie beaucoup sur le tissu économique local", de petites et moyennes entreprises, dont certaines connaissent déjà des difficultés ou vont en rencontrer. "Il est clair et normal que leurs priorités soient de sauvegarder les entreprises et les emplois qui vont avec. Ce ne sera plus de donner un coup de main au club de foot du coin."

 

« Les franchises permettaient de compléter les salaires de certaines personnes »


Au passage, le président haut-savoyard soulève une autre problématique, en nous rappelant que l’arrêt des compétitions a aussi un impact direct sur ceux qui ne sont pas salariés du club mais qui participent à son activité : "grâce au système de la franchise (parfaitement légal et encadré). Il permet aux joueurs amateurs ou à ceux qui travaillent sur un événement sportif comme la billetterie par exemple, de recevoir une somme d’un peu plus de 130 euros avec un maximum de cinq « franchises » par mois. Mais pour la percevoir il faut… des matchs. Or depuis le confinement, il n’y a plus de rencontres. Il est clair que ce petit complément qui « arrondissait les fins de mois » va manquer à certaines personnes."

Stéphane Loison est inquiet au présent et sans visibilité sur le futur : "car il faudra penser à la prochaine saison en recalibrant tous les objectifs en fonction du budget que nous pourrons imaginer, mais comme on ne sait pas comment le monde économique va se relever de cette période, on ne sait pas non plus de quelle manière, ni à quelle hauteur les ambitions du club seront impactées."

Enfin, et pour en revenir au pur sportif, si Stéphane Loison tablait il y a encore un mois sur une reprise des championnats amateurs "vers la mi-mai", il est beaucoup plus dubitatif aujourd’hui "plus les choses avancent, plus je me dis que ça va être extrêmement compliqué de finir la saison. Les pros reprendront peut-être avec des règles de réunions très strictes. Mais pour nous, je n’y crois pas."

 
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