Municipales 2020 : les 3 choses à retenir du débat à Annecy en Haute-Savoie diffusé sur France 3 Alpes

REPLAY: Ce qu'il faut retenir de ce débat au cours duquel 5 des 6 candidats  en lice ont pu confronter leurs idées. Nous avons choisi de sélectionner 3 thèmes abordés lors de la diffusion ce programme, enregistré sur le plateau de France 3 Alpes.

Annecest, dit-on, l'une des plus belles villes du pays. Son lac, sa vieille ville, ses pavets, ses canaux et ses montagnes savent séduire. Sa récente nomination de "ville la plus agréable de France" n'est sans doute pas un hasard dans cette commune également surnommée la Venise des Alpes.  

D'apparence idyllique, ce petit coin de paradis a toutefois ses revers. D'abord, les logements y sont hors de prix. Le réseau de transports n'est pas forcément pertinent, voire adapté et la circulation est un point noir, un caillou dans la chaussure.

Comment les candidats pourraient-ils améliorer la situation? Rendre le quotidien plus agréable alors que du même coup, développer le tourisme reste une préoccupation constante.
Comment la ville d'Annecy doit-elle se positionner?

Faut-il restreindre le tourisme à l’image de ce que font Barcelone ou Amsterdam en matière d'accueil et d'hébergement à l'exemple d'AirBnB?  Ce type de plateforme, c'est connu, fait monter la pression sur le marché du logement et de l'habitat.  


Les invités du débat

 
  • Jean-Luc Rigaut, maire sortant (UDI et alliés)
  • Frédérique Lardet, députée et candidate (Divers Centre)
  • Denis Duperthuy, candidat (Divers)
  • François Astorg, candidat (Divers gauche)
  • Vincent Lecaillon, candidat (Rassemblement National)


Le logement, une priorité chez tous les candidats

Ils sont tous d'accord pour dire que les loyers du privé sont trop chers et qu'il n’y pas assez de baux sociaux. Environ 500 logements construits pour 6000 demandes chaque année. "Il vaut mieux construire pour harmoniser et éviter la pression foncière" précise le maire sortant Jean-Luc Rigaut.

Une volonté partagée par les candidats qui sont presque tous favorables au Bail Réel et Solidaire, le BRS. Ce dispositif permettrait à la ville de rester propriétaire du foncier alors que les habitants pourraient devenir propriétaires ou locataires de leur résidence principale à moindre coût.

Comme le précise la députée Divers centre Frédérique Lardet "dans une construction, le coût du foncier représente 30 à 50 % du coût global". Son principal regret : que le dossier du logement social soit le grand oublié.

Autre constat, il semblerait que ce "manque" représente aussi un frein à la croissance des entreprises."Difficile de recruter quand les salariés ne peuvent pas se loger" affirme François Astorg, entrepreneur à la tête d’une liste de gauche et écologiste. Il donne l’exemple d’un établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) qui peine à recruter devant la difficulté à se loger d'éventuels salariés. 
 

Chacun y va de sa proposition... 
Pour Denis Duperthuy, candidat sans étiquette, il est impératif de limiter la location saisonnière via les plateformes communautaires « 400 offres il y a 5 ans, plus de 4 500 aujourd’hui ». Il propose de baisser le nombre de jours de location pour passer de 120 à 60 jours.

Pour Vincent Lecaillon, représentant du Rassemblement National, "pourquoi pas des Tiny Houses, ces petites maisons montées sur roues notamment pour les jeunes". Il donne comme exemple la réussite de ce type d’habitat dans une commune bretonne qui démontre que c’est un habitat de bonne qualité.

François Astorg souligne que cette crise du logement résulte d’un marché libre à 70 %. "Il faut  mettre en place des baux courts, d'une durée mobile de 10 mois. Le dispositif existe". 

Le maire sortant UDI, Jean-Luc Rigaut,  se défend et mentionne "la construction actuellement sur la commune de Meythet de logements réservés aux salariés pour 450 euros/mois. Les loyers sont payés par les entrepreneurs. Un dispositif qui permet l’insertion et qui sera déployé aux métiers du médical." 
Il promeut également le Plan local de l’Habitat établi en partenariat avec le Grand Annecy Agglomération. Un plan harmonisé mais qui suscite des débats.
  


La qualité de l’air

Quand on traverse Annecy, en général on s'en souvient. La circulation souvent congestionnée offre très peu d’alternatives et la pollution aux particules fines y est préoccupante. A tel point qu'une étude de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) datée de 2014 classait Annecy 2è ville la plus polluée de France derrière Douai (Hauts-de-France).
Selon la Préfecture de la Haute-Savoie, 46 % des émissions de gazs à effet de serre proviennent des transports.

Pour  le candidat RN Vincent Lecaillon "l'urbanisme et la mobilité sont étroitement liés et il n'y a pas de respect de l'urbanisme". Sa proposition : un tramway qui desservirait l’ensemble de l’agglomération et le Grand Annecy plus un tramway interurbain qui longerait la piste cyclable.

Proposition qui trouve grâce aux yeux du candidat Divers Denis Duperthuy. Coût de l'opération estimé à 300 millions d’euros avec parkings relais en périphérie. Il propose aussi "une réflexion citoyenne pendant 6 mois au lendemain des municipales, avec tous les responsables concernés et bien entendu des usagers".  

Réponse de François Astorg, "oui le tram c’est l’un des leviers mais pas que... Il faudra aussi un bus à haut niveau de service (BHNS) et des voies pour les vélos".  Il développe son projet plan à l'appui.

 


De son côté, Frédérique Lardet propose un projet moins cher que le tramway. Le supraway. Il serait, selon la candidate, plus adapté à la topographie d’Annecy. "On construit des routes au-dessus des rocades. On construit sur l’existant. Ca va plus vite et c’est moins cher. 25 millions du kilomètre pour le tramway contre 15 millions pour le supraway".

Denis Duperthuy, lui, pense "qu'avant de sanctionner les utilisateurs de voitures" il faut enlever les plus polluantes avec des zones à circulation restreinte ou zones à faibles émissions (ZFE). Son credo : miser sur les transports en commun.

« Le supraway c’est de la supra science-fiction. Le bhns ne sera pas à haut niveau à cause des embouteillages. Il faut un tram interurbain" dit le candidat RN Vincent Lecaillon "pour absorber 30% de la circulation automobile. Non au projet du Tunnel sous le Semnoz, c’est un projet stupide"
François Astorg est du même avis sur la question et dit "Non au tunnel". 

A l'inverse, pour Jean-Luc Rigaut "oui à la construction de ce tunnel mais…il sera soumis au vote des Annéciens".
Ce projet de  tunnel -véritable serpent de mer- faut-il vraiment le construire ?   
 
 


A la question "quelle sera la première mesure que vous mettrez en application en cas de victoire ?" 
 

- Jean-Luc Rigaut (maire sortant d'Annecy UDI et alliés)
« Reconstruire la mairie qui a brulé en novembre 2019 à l’identique et au même endroit. Autre priorité, garder la proximité en installant de nouveaux conseils de quartiers ».

-Frédérique Lardet (députée depuis 2017, candidate Divers Centre) 
« Passer de 12 à 25 quartiers avec des élus référents et revoir le plan de circulation »

-Denis Duperthuy (candidat Divers)
« Appeler le président du conseil départemental pour arrêter le projet du tunnel sous le Semnoz et ne pas renouveler la concession de l’aérodrome de Meythet »

-François Astorg (Divers Gauche)
« Arrêter le projet du tunnel sous le Semnoz et lancer le plan vélo »

-Vincent Lecaillon (Candidat du Rassemblement National)
« Rétablir la sécurité »




 

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