Ce mercredi 27 avril, à l'ordre du jour du Conseil municipal de Talloires-Montmin, une ligne interpelle: "recours contre l'arrêté préfectoral du 22 mars 2016 et désignation d'un avocat". La guerre est donc lancée contre le préfet de Haute-Savoie, cette commune refuse son mariage forcé avec Annecy.
En quelques mois, les communes du bout du lac d'Annecy ont déjà connu un premier mariage. Montmin et Talloires ont fusionné. Les conseillers municipaux ont anticipé les futurs regroupements forcés, "en s'assurant de conserver une commune à taille humaine, une cohérence géographique et une proximité, tant entre les habitants que sur les problématiques du territoire". Au passage, la nouvelle commune de Talloires-Montmin profite des avantages économiques découlant d'une fusion, soit près de 200.000 euros annuels pour le territoire.
Désormais, le préfet de Haute-Savoie a ouvert le dossier de l'intercommunalité. Et là, la guerre a commencé. Vu de la préfecture, la commune nouvelle doit se marier à l'agglomération d'Annecy. Problème, Talloires-Montmin se sent plus proche de sa voisine Faverges et souhaite intégrer la Communauté des Sources du Lac.
Décision a donc été prise de se battre contre l'arrêté préfectoral à travers un recours en justice.
"Si on a voulu aller ailleurs, c'est qu'on avait mieux ailleurs", commente le maire Jean Favrot, "le préfet, il est dans son rôle, il a envie de faire une grande agglomération et il fait tout ce qu'il peut pour y parvenir, même s'il faut mettre les forceps."
L'idée d'une grosse agglomération annécienne est en effet en bonne voie. De 12 actuellement, les communes seront bientôt 31 de plus dans cette entité intercommunale. Du côté d'Annecy, on explique toutefois que Talloires-Montmin recule pour mieux sauter, car à terme toutes les communes du bord du lac risquent d'être intégrées à l'agglo.
Reportage Maxence Regnault et Christian Mathieu