Jugé pour viols, agressions et atteintes sexuelles sur une élève mineure, un ancien enseignant a été condamné à une peine d'emprisonnement par la cour d'assises de la Haute-Savoie vendredi. Le trentenaire, marié et père de famille, fait également l'objet d'une interdiction définitive d'exercer une activité en contact avec des mineurs.
Un ancien enseignant de 39 ans a été condamné, vendredi 25 octobre, à cinq ans d'emprisonnement dont quatre avec sursis par la cour d'assises de la Haute-Savoie. Il était jugé pour des faits de viols, agressions et atteintes sexuelles sur l'une de ses élèves entre 2020 et 2021 à Annecy.
Poursuivi pour "viols et agressions sexuelles sur mineur de 15 ans par un majeur avec une différence d'âge d'au moins cinq ans", selon la nouvelle loi du 21 avril 2021 visant à protéger les mineurs des crimes et délits sexuels, l'accusé a comparu libre à son procès, ayant déjà effectué deux mois de détention provisoire. L'audience s'est tenue à huis clos.
L'histoire avait commencé à Annecy en 2019 par une bise de la part de l'enseignant à son élève, à l'occasion de son treizième anniversaire. Lors du confinement du printemps 2020, la relation avait pris une nouvelle tournure, à travers de très nombreux mails échangés dans lesquels l'adolescente et le professeur s'envoyaient des "je t'aime".
Petit à petit, les contacts physiques s'étaient ensuite faits plus étroits et plus nombreux, lors de leurs retrouvailles en forêt, dans une salle de classe ou dans la voiture de l'enseignant. Jusqu'à ce que les deux aient des rapports sexuels protégés à l'été 2021, au domicile du professeur.
La victime parle d'une relation "consentie"
Ce dernier était aussi poursuivi pour "atteintes sexuelles sur mineur de 15 ans par un majeur abusant de l'autorité de sa fonction" concernant les faits commis entre le 1er septembre 2020 et le 20 avril 2021.
L'accusé a reconnu les faits dès sa garde à vue en septembre 2021 à la suite d'une plainte déposée par les parents de la jeune fille. Agrégé de lettres classiques, catholique pratiquant, veuf, remarié et père de famille, il consommait aussi de la pornographie depuis une vingtaine d'années, reconnaissant une addiction au sexe.
Loin de se considérer comme une victime, la jeune fille a pour sa part revendiqué cette relation et s'était dite consentante durant toute l'instruction. Selon elle, le professeur, dont elle se disait amoureuse, avait à chaque fois pris soin de s'assurer de son consentement. Mais ce consentement est "considéré comme nécessairement vicié" dans le cadre de la loi du 21 avril 2021, votée quelques mois avant cette affaire.
L'ex-enseignant a été condamné à une peine d'emprisonnement, dont la partie ferme sera aménageable, assortie d'un suivi socio-judiciaire de 8 ans, d'une privation des droits d'éligibilité pendant dix ans, et d'une interdiction définitive d'exercer une activité professionnelle ou bénévole en contact avec des mineurs. Le trentenaire sera également inscrit au Fichier des auteurs d'infractions sexuelles ou violentes.