Eté 2021, des soldats du 27ème bataillon de chasseurs alpins (BCA) basé à Cran-Gevrier en Haute-Savoie, partiront en mission au Mali. Ils participeront à l’opération Barkhane pour lutter contre les groupes armés terroristes.
Plusieurs centaines de chasseurs alpins du 27ème bataillon rejoindront l’opération Barkhane au Mali. Les soldats, dont la base est située à Cran-Gevrier, près d’Annecy, devraient être mobilisés dès cet été. Mais la date précise du départ reste secrète pour des raisons de sécurité.
"On intervient dans la cadre de la coalition pour le Sahel, lancée en janvier 2020 au sommet de Pau, précise le colonel Ivan Morel, chef de corps du 27ème BCA. On se met également en capacité d’aider dans d’autres domaines : lutte contre les groupes terroristes, renforcement des capacités militaires des pays de la région, appui au retour de l’Etat et des administrations et développement économique".
Pour préparer cette mission, les militaires suivent un entraînement adapté au terrain malien. Ils doivent par exemple appréhender les risques liés à l’explosion de bombes ou de mines artisanales, fréquemment utilisées contre les soldats français. "On est dans une phase de mise en condition finale au plus près des situations du théâtre d’opérations. Les soldats présents au Mali en ce moment nous disent comment agit l’ennemi et nous on s’entraîne en fonction de leurs retours pour être le plus affûté possible", ajoute le colonel.
Plusieurs bataillons mobilisés
Les soldats du 27ème BCA devraient être mobilisés pendant environ 4 mois. À leurs côtés, plusieurs centaines de chasseurs alpins du 13ème BCA de Chambéry seront également déployés. Il faut dire que les compétences des chasseurs alpins sont particulièrement adaptées aux terrains risqués comme le Sahel. "Nous sommes des fantassins spécialisés dans le combat à pied et en montagne, souligne Ivan Morel. Nos qualités de combattants à pied nous permettent de faire face à tous types d’ennemis efficacement. Nous faisons aussi partie d’une des deux brigades d’urgence de l’armée de terre française. On peut nous envoyer en mission au pied levé car notre niveau de préparation très élevé".
Au Mali, la guerre entre les forces alliées et les terroristes est toujours vive. Le 17 mars, trente-trois soldats maliens ont été tués lundi dans le Nord-Est, près des frontières du Burkina Faso et du Niger, dans l'attaque la plus meurtrière attribuée à des djihadistes contre les forces maliennes cette année.
Qu’est-ce que l’opération Barkhane ?
Depuis 2012 et le déclenchement de rébellions indépendantiste puis djihadiste dans le Nord, le Mali est plongé dans une tourmente multiforme qui a fait des milliers de morts, civils et combattants, et des centaines de milliers de déplacés, malgré le soutien de la communauté internationale et l'intervention de forces de l'ONU, africaines et françaises. La crise s'est propagée depuis au Burkina Faso et au Niger.
L’opération Barkhane a été lancée en 2014 pour lutter contre ces groupes terroristes dans la zone transfrontalière du Sahel. Les trois frontières ont fait depuis lors l'objet d'un important effort militaire de la force française Barkhane et de ses partenaires sahéliens, spécialement dirigé contre l' Etat islamique au Grand Sahara (EIGS). Au total, 5100 militaires français sont déployés dans le cadre de cette opération.
Barkhane a encore mené ce 17 mars deux frappes aériennes contre des djihadistes repérés à moto dans le secteur de Tessit, "neutralisant" une dizaine d'individus.