Un Haut-Savoyard de 22 ans, écroué pour violences en relation avec une entreprise terroriste, a été remis en liberté sous bracelet électronique. Il avait été mis en examen après s'être jeté sur un policier au cours d'une garde à vue.
Il avait été écroué à l'automne 2022. Un homme de 22 ans, mis en examen pour violences sur un policier en relation avec une entreprise terroriste, a été remis en liberté sous bracelet électronique lundi 27 mars, a appris l'AFP de source proche du dossier, confirmant Le Dauphiné Libéré.
La cour d'appel de Paris estime, dans son arrêt, que la détention provisoire du jeune homme originaire de Haute-Savoie "n'apparaît plus indispensable ni pour les nécessités de l'instruction, ni à titre de mesure de sûreté". Son placement sous bracelet électronique avec contrôle judiciaire "apparaît à présent pertinent".
Début novembre, la DGSI (service de renseignement intérieur français) avait signalé au parquet d'Annecy les voyages le même mois au Kosovo et en Arabie Saoudite de cet homme au profil suspect, déjà condamné en 2018 et en 2019 pour des délits terroristes.
Le renseignement intérieur estimait que Noé E. aurait dû signaler ses déplacements préalablement, mais selon l'arrêt de la Cour d'appel de Paris, il n'y était en fait plus tenu depuis début octobre. Une enquête a été ouverte.
Un policier agressé
En perquisition, les enquêteurs ont retrouvé un testament dans lequel il "se qualifiait d'humble serviteur d'Allah" et léguait ses biens à une association réputée "proche de la mouvance jihadiste", mais aussi une machette neuve, un couteau de chasse et un gilet tactique.
Placé en garde à vue, Noé E. a tenu des propos lesbophobes envers une fonctionnaire de police. Sa garde à vue a été élargie à cette nouvelle infraction. Apprenant cela, il est "sorti brusquement de sa geôle". Selon l'arrêt et une vidéo versée au dossier, "il s'est jeté violemment sur un policier en tentant à deux reprises de s'emparer de son arme et en criant 'Allah Akbar'", avant d'être maîtrisé.
Au vu de ces éléments, le parquet national antiterroriste s'est saisi des faits et a ouvert une information judiciaire. Noé E. a été mis en examen le 25 novembre puis écroué. Depuis, le juge d'instruction a demandé à trois reprises sa remise en liberté sous bracelet électronique. La cour d'appel a refusé deux fois avant d'accepter, lundi, sa sortie de la prison de Fleury-Mérogis (Essonne).
Les faits qui lui sont reprochés n'ont rien à voir, ni de près, ni de loin, avec des faits de nature terroriste.
Me Dylan Slama, avocat de Noé E.
Une expertise psychologique versée le 9 mars évoque "un propos rationnel et factuel, sans trouble psychologique chez un homme qui peut critiquer son adhésion passée à Daech [organisation Etat islamique, NDLR] sans pour autant comprendre pourquoi il a été mis en garde à vue".
"Cette remise en liberté est un soulagement. Mon client va maintenant pouvoir œuvrer à sa réinsertion (...). Les faits qui lui sont reprochés n'ont rien à voir, ni de près, ni de loin, avec des faits de nature terroriste", a salué son avocat, Me Dylan Slama.
Avec AFP