A la veille de l'entrée en vigueur de l'obligation vaccinale, 92% des pompiers professionnels de Haute-Savoie ont reçu au moins une dose de vaccin contre le Covid-19. Un taux "assez élevé", selon la direction. Mais les syndicats restent vigilants sur certaines casernes déjà en sous-effectif.
Dernier jour avant l'entrée en vigueur de l'obligation vaccinale. Dès mercredi 15 septembre, les soignants et les professionnels en contact avec des personnes vulnérables devront avoir reçu au moins une dose de vaccin contre le Covid-19 sous peine de suspension, sans rémunération. Dans cette liste figurent les salariés des hôpitaux, des Ehpad mais aussi les sapeurs-pompiers.
Mardi, le Service départemental d'incendie et de secours (Sdis) de Haute-Savoie comptait 12 sapeurs-pompiers administrativement suspendus faute d'avoir présenté une preuve de vaccination. "Nous ferons preuve de vigilance sur certaines casernes mais cela ne devrait pas impacter notre activité", fait savoir Sébastien Paletti, directeur adjoint du Sdis.
Sur le département, 92% des 600 sapeurs-pompiers professionnels ont reçu au moins une injection, contre 85% des sapeurs-pompiers volontaires qui sont au nombre de 2 600. Sébastien Paletti met en avant un "taux de vaccination assez élevé qui évolue à la hausse". Mais les syndicats craignent que la situation se tende dans certaines casernes.
"Nous serons attentifs sur certains sites comme celui de Chamonix qui manque déjà de personnel", indique David Sevestre, pompier professionnel à la caserne d'Epagny et délégué CFDT. Lui dit comprendre que l'administration doive procéder à des suspensions pour appliquer le texte de loi et assure le lien avec les professionnels réfractaires à la vaccination.
"Appeler à la raison"
"Je comprends les craintes de certains mais il faut appeler les gens à la raison", estime-t-il alors que les syndicats ont "tellement combattu pour avoir des protections au début de la crise". "Nous avons dans nos effectifs le reflet de la société", ajoute le directeur adjoint du Sdis alors que 74% des Français ont reçu au moins une dose de vaccin contre le coronavirus. Selon lui, ce taux de vaccination élevé est le fruit d'un "travail quotidien pour accompagner et répondre aux inquiétudes des pompiers."
Mais David Sevestre dénonce une transmission de l'information "pas à la hauteur". "Les gradés ont été envoyés pour répondre aux inquiétudes alors qu'ils n'ont pas la légitimité nécessaire aux yeux des réfractaires", avance-t-il. Et de dénoncer un service de santé "bien malade" au sein du Sdis avec "seulement un médecin présent sur les six que compte le service".
A l'échelle nationale, la Conférence nationale des services d'incendie et de secours (CNSIS) dénombrait 80% des effectifs "rentrés dans un schéma vaccinal" au 3 septembre. Dès mercredi, les pompiers pouvant justifier d'une première dose de vaccin pourront continuer à exercer sous condition de présenter le résultat négatif d'un test virologique. A défaut, les professionnels peuvent être suspendus et leur rémunération interrompue.