Réduction du télétravail, salaires trop bas, dialogue social "inexistant" : une cinquantaine de salariés d'Ubisoft en grève à Annecy

À Annecy (Haute-Savoie), les salariés d'Ubisoft ont débuté une grève de trois jours, ce mardi 15 octobre. La direction a annoncé il y a un mois le retour au présentiel obligatoire, trois jours par semaine contre deux actuellement. De nouvelles négociations doivent aussi s'ouvrir d'ici la fin du mois sur les salaires.

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Les salariés d'Ubisoft sont à nouveau en grève. Après un premier mouvement de contestation en février, le personnel du géant français du jeu vidéo entame trois jours de débrayage, du 15 au 17 octobre. Les sites de Paris, Montpellier, Lyon et Annecy sont concernés.

La goutte d'eau qui a fait déborder le vase : l'annonce de la direction, à la mi-septembre, de "revenir sur le nombre de jours télétravaillés, pour repasser à trois jours de présence obligatoire sur site", explique Alexandre Berneau, délégué syndical pour le STJV (syndicat des travailleurs et travailleuses du jeu vidéo) à Annecy.

"Ras-le-bol" et "colère"

Ce mardi 15 octobre, sur le site haut-savoyard d'Ubisoft, ils étaient une cinquantaine à tenir le piquet de grève. "Pour beaucoup de salariés, c'est la première fois qu'ils font grève. On sent une accumulation, un ras-le-bol, la colère qui monte", avance le responsable syndical. Depuis la période Covid, l'entreprise a recruté "pas mal de monde en offrant du télétravail". La charte actuelle de l'entreprise permet aux salariés de bénéficier de trois jours de télétravail, "avec possibilité de dérogation".

"Annecy est une ville chère, ce n'est pas évident de trouver un logement à un prix raisonnable. Certains salariés en ont profité pour s'installer ailleurs, prendre un crédit, se rapprocher de leur famille." La réduction du nombre de jours télétravaillés pourrait amener certains à "démissionner", estime Alexandre Berneau.

Le personnel gréviste déplore également une revalorisation trop faible des salaires, au vu de l'inflation. Dernier point de contestation : "un dialogue social quasiment inexistant" avec la direction, juge le responsable syndical. "Nous n'avons pas de négociations avec nos dirigeants, ce sont des échanges où ils nous expliquent ce qu'ils vont faire. Point."

La mobilisation pourrait se poursuivre

Lors d'une précédente rencontre avec la direction, les syndicats d'Ubisoft ont échangé avec le directeur France des relations sociales. "Pas grand-chose n'est ressorti de cette discussion. La direction a simplement pris acte de nos revendications", fait valoir Alexandre Bernaud. "Il y a deux ans, notre PDG parlait d'attrition naturelle. On peut avoir l'impression que via ce genre d'actions, on amène les gens à partir, plus ou moins, de leur plein gré."

Au mois d'octobre, trois négociations doivent s'ouvrir : sur le télétravail (dans le cadre des accords d'entreprise), la rémunération et sur l'égalité professionnelle entre les hommes et les femmes (dans le cadre des négociations annuelles). Les grévistes n'excluent pas de poursuivre leur mobilisation si aucun accord n'est trouvé.

De son côté, la direction d'Ubisoft indique par voie de communiqué que "celles et ceux qui en ont besoin auront le temps de s’adapter à ce changement et nos chefs d’équipe locaux détermineront quand des exceptions sont justifiées".

Un retour au présentiel voulu pour "améliorer la collaboration, la cohésion et l’innovation au sein de nos équipes, tout en préservant leur flexibilité, leur bien-être et l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée". Et de conclure : "Ubisoft a toujours attribué une grande importance au dialogue social avec les représentants du personnel et poursuivra ce dialogue."

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