La saison d'été vient juste de commercer, et notamment à Annecy, où les touristes sont attendus nombreux, dès le samedi 8 juillet. Mais pour se loger, ils ne choisiront pas forcément les hôtels de la ville, mais peut-être des logements sur AirBnB. Les hôteliers parlent de "concurrence déloyale".
La colère monte chez les hôteliers Annéciens. Chaque année, la ville accueille 2,5 millions de touristes mais ces derniers se tournent de plus en plus vers la plateforme de logements AirBnB. Les professionnels de l'hôtellerie considèrent que la concurrence n'est pas juste et équitable.
Pour Mickaël, un touriste étranger venu visiter Annecy pendant trois jours, louer un appartement sur le site de AirBnB est "plus économique. C'est moitié moins cher qu'à l'hôtel. Et j'ai l'impression de rester chez un ami." Et les vacanciers sont toujours plus nombreux à réserver une des 2590 chambres disponibles sur Annecy et ses environs. Le parc hôtelier, lui, propose 1540 chambres et ne peut lutter à armes égales selon Marc Léonard, le président du groupement national des indépendants hôteliers. Il réclame "un cadre clair et figé" et ne souhaite pas "qu'Annecy devienne un dortoir à touristes à terme, comme c'est déjà le cas à Venise".
De nouvelles règles à partir du 1er janvier 2018
Le maire (UDI) de la ville, Jean-Luc Rigaut, ne peut que constater l'engouement et l'emballement des touristes pour ce système d'économie partagée. Mais deux nouveaux textes de lois, déjà applicables dans d'autres villes, vont faire leur apparition dès le 1er janvier 2018: "Chaque AirBnB ou logement meublé devra se déclarer auprès de nos services afin que l'on puisse vérifier que les conditions d'accessibilité et de sécurité soient garanties. De plus, une taxe de séjour devra être versée par les propriétaires."
Un premier pas vers une régulation... le deuxième pas s'annonce, lui, beaucoup plus subtil : un savant mélange de mixité sociale, d'hôtels de charme, d'appartements chez l'habitant, mais aussi d'Annéciens et de saisonniers pour une Vieille Ville qui ne finisse pas en un gigantesque parc d'attractions.