En mai 2020, alors qu’elle recevait des amis dans son appartement lyonnais, Romane Duffourd, une Annécienne de 21 ans, est poignardée à mort par son voisin agacé par le bruit. Jeudi 9 février, il a été condamné à 14 ans de prison.
Après une journée entière de délibération, la cour d’assises de Lyon a rendu son verdict ce jeudi 9 février en fin d’après-midi : Benjamin C. est condamné à 14 ans de réclusion criminelle pour violences avec arme sans intention de donner la mort.
En mai 2020, l’homme, alors âgé de 38 ans, blesse mortellement Romane Duffourd, une Annécienne de 21 ans, étudiante en BTS optique. Alors qu’elle conviait des amis dans son appartement lyonnais pour une soirée de retrouvailles post confinement, la jeune femme se fait poignarder par son voisin.
Dérangé pendant sa partie de Scrabble, Benjamin C., venait se plaindre du bruit. Romane Duffourd meurt deux jours plus tard des suites de ses blessures.
Pas de volonté de causer la mort
L’enjeu principal de ces quatre jours de procès consistait à déterminer si oui, ou non, Benjamin C. avait la volonté de causer la mort de Romane Duffourd. L’accusé a fermement contesté avoir eu la volonté de tuer, mettant en avant un trouble visuel grave. Il n’aurait pas vu la jeune femme s’effondrer au sol. Un argument vivement rejeté par les parties civiles.
Mardi soir, la réquisition du ministère public est tombée. Il demandait une peine de 14 ans de réclusion criminelle, il a ainsi tenu compte de la version de l’accusé, à savoir qu’il n’y a pas eu de volonté de tuer quelqu’un. L’avocat des parties civiles demandait lui une peine de 30 ans de réclusion criminelle.
"Pour les parties civiles, c’est inacceptable"
Ainsi, pour les parties civiles, le verdict rendu mercredi par la cour d’assises est difficile à encaisser : "L’intention de donner la mort n’a pas été retenue. Clairement, tout ce qu’on a fait jusqu’ici n’a servi à rien. 14 ans, c’est quoi ? Il en a déjà fait 3, ça veut dire qu’il va sortir avec des remises de peine dans 8 ans. J’ai honte de la justice française", a déploré la sœur de la victime.
"C’est un avis qui est très compliqué pour les parties civiles. Il se justifie humainement à l’égard des faits et notamment à l’égard de la personnalité du condamné. Mais pour les parties civiles, c’est inacceptable", a réagi Maître Jean-François Jullien, avocat des parties civiles.
"Pour la défense, c’est une juste qualification des faits. Concernant la peine, Monsieur C. l’accepte. […] C’est une décision qui est juste et proportionnée par rapport à la personnalité de mon client", a commenté Maître Léa Forest, avocat de la défense.
Ni la défense, ni les parties civiles ne feront appel du jugement.