Des manifestations ont eu lieu devant une vingtaine d'aéroports en France à l'occasion de la journée d’action pour la réduction du trafic aérien, samedi. A Annecy, ils étaient une centaine à protester contre les nuisances sonores et la pollution.
Ils se sont rassemblés pour dire leur ras-le-bol des nuisances. Devant l'aéroport d'Annecy Mont-Blanc, samedi 3 octobre, une centaine de personnes ont manifesté à l'occasion de la journée d’action pour la réduction du trafic aérien. Beaucoup sont des riverains qui subissent les nuisances liées au trafic aérien.
"Les hélicoptères survolent la ville, ils survolent le bas de Poisy, Meythet et ça fait un bruit incroyable. C'est surtout qu'ils volent bas", témoigne Jean-Philippe Caillaud, secrétaire de l'Association de défense des habitants de Poisy (ADP). "Il y a une recrudescence du bruit, de la pollution, depuis quelques années déjà. On sait qu'entre 2013 et 2020, les vols ont doublé (...) C'est énorme pour un aéroport comme Meythet", ajoute Martine Garcia, présidente de l'Association contre les dangers et les nuisances de l'aéroport.
Plusieurs manifestants proposent de reconvertir l'aérodrome en éco-quartier ou terres maraîchères. Quelque 110 hectares qu'ils considèrent comme réservés à une poignée de privilégiés. "C'est les très riches qui s'offrent des avions", a lancé une militante à un instructeur devant l'aérodrome. Les deux parties ont échangé leurs points de vue, les uns dénonçant les nuisances, les autres défendant un équipement pourvoyeur d'emplois.
"On crée de l'emploi"
"Ces personnes se trompent de combat", estime Jérémy Chaine, fondateur de l'entreprise Avialp qui emploie 12 salariés à l'aérodrome d'Annecy. "C'est compliqué d'arriver à nous faire entendre. On crée de l'emploi, on investit dans des outils écologiques qui ne sont pas viables."
Utilisé tant pour l'aviation d'affaires que pour des vols sanitaires, militaires et de la sécurité civile, l'aérodrome abrite plusieurs entreprises et écoles de pilotage. "Un aérodrome est un outil de travail extraordinaire qui permet aux gens d'aller voyager pour le business, qui permet aux greffes d'organes d'atterrir et de décoller, qui permet aux gens d'aller au chevet de leurs parents ou de leur famille malade au bout du monde s'il le faut (...) et qui permet aussi, en cas de gros coup dur, à l'armée de pouvoir se poser pour résoudre des problèmes de prise d'otage ou des problèmes encore plus grave", liste Adam Shaw, pilote professionnel, estimant qu'"une ville qui perd son aérodrome devient une ville de second rang immédiatement".
A mi chemin entre Genève et Chambéry, l'aérodrome n'accueille plus aucun vol commercial depuis la suppression de la liaison Annecy-Paris en 2013. Aujourd'hui, l'aviation de loisirs représente les trois-quarts de l'activité