VIDÉO. "C'est un vin de gastronomie" : le vignoble du lac d'Annecy renaît de ses cendres à la conquête des grandes tables

Laissées à l'abandon au milieu du siècle dernier, les vignes des rives du lac d'Annecy sont en train de renaître. Depuis une dizaine d'années, propriétaires et viticulteurs s’associent pour replanter les cépages traditionnels du pays savoyard. Du vin que l’on retrouve désormais sur les plus grandes tables.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

C’est un vignoble aussi photogénique que microscopique. Six hectares seulement répartis sur trois communes de la rive est du lac d’Annecy. Les vignes avaient disparu des bords du lac depuis près de 60 ans, avant de renaître depuis peu sous l'impulsion de quelques vignerons.

À Menthon-Saint-Bernard (Haute-Savoie), l’heure est aux vendanges pour Florent Héritier et ses équipes. Avec l'aval des propriétaires du château, il tente depuis sept ans de faire revivre d'anciennes terres viticoles tombées à l’abandon. Il a fallu replanter la vigne, tout recommencer à zéro.

"Quand on est arrivés en 2017 pour prendre la parcelle, c’était un pré pâturé par des bêtes. Le milieu était en train de se refermer, de tomber en friche. Ça a bien changé", constate le viticulteur. Altesse, jacquère, gringet ou mondeuse : les cépages savoyards traditionnels sont de retour aux abords de la Venise des Alpes. Blancs et rouges, comme au début du siècle dernier.

durée de la vidéo : 00h02mn48s
Disparu il y a près de 60 ans, comment le vignoble des rives du lac d'Annecy renaît de ses cendres pour conquérir de grandes tables ©France Télévisions

"Un vin de gastronomie"

Les ceps s’étendaient alors jusqu’aux rives du lac avant d’être peu à peu décimées par le phylloxera, le parasite de la vigne. Le développement touristique du secteur a accéléré la reconversion du vignoble. Dans les années 1960, fin de l’histoire, jusqu’à cette renaissance.

"Le premier vrai millésime commercialisé – à peu près 6 000 bouteilles – c'était en 2022. L'année suivante, c'était à peu près pareil et cette année, la production monte un peu. Je suis super content parce que les vins sont bons. La qualité du vin est reconnue localement bien sûr, mais aussi plus loin", se réjouit Florent Héritier.

Parmi les vendangeurs ce jour-là, les sommeliers des plus belles tables des bords du lac. Des experts qui n’hésitent plus à proposer ces vins à une clientèle exigeante.

"C'est un vin joli, beau, d'une grande complexité qui a la fraîcheur, explique Camille Declocquemant, sommelière au restaurant L'Auberge de Montmin, un verre d'altesse à la main. Finalement, c'est un vin de gastronomie. Les clients recherchent la pépite qu’ils ne pourront pas avoir ailleurs, ils cherchent la bouteille qu’ils ne pourront pas avoir dans les autres restaurants. C'est la découverte." Mais la production reste, à ce jour, limitée.

D'autres projets autour du lac

À quelques kilomètres de là, au bout du lac, d’autres entrepreneurs ont décidé de se lancer à leur tour sur le domaine de Vascoz, une forêt de 17 hectares à Doussard. Le débroussaillage a commencé. Un travail titanesque tant la vigne s’est ici transformée en jungle.

"Sur les 17 hectares du domaine, chaque mètre carré était planté. La nature a repris ses droits, donc il y a beaucoup de broussailles, quelques arbres qui ont poussé", décrit Vincent de Crayencour, gérant du domaine de Vascoz. Dès cet hiver, trois hectares de vignes seront plantés au milieu d’arbres fruitiers. Pour en arriver là, il a fallu résoudre un incroyable puzzle.

"Le domaine était très morcelé, on a répertorié 176 parcelles. Il a fallu convaincre, un par un, tous les propriétaires. La plupart ont compris et nous ont accompagnés très vite. Il faut imaginer que, pendant très longtemps, toute la rive est du lac d’Annecy était couverte de vignes donc finalement, c’est un juste retour des choses. On rétablit une esthétique et une façon de vivre d’autrefois", estime l'entrepreneur.

Les premiers raisins sont attendus l’été prochain et les premières vendanges à l’automne 2027. Les viticulteurs des rives du lac espèrent d’ici là intégrer l’appellation "vin des Allobroges" d'indication géographique protégée.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité