Vente des vins des Hospices de Beaujeu : des enchères historiques relancées

C'est la plus ancienne vente aux enchères de vin en France, celle des Hospices de Beaujeu, dans le Beaujolais. Elle fêtait ce samedi 30 novembre sa 212e édition. Soixante-trois lots ont été proposés à la vente et ont permis de récolter la coquette somme de 19 000 euros. Elle financera un jardin thérapeutique pour les patients de l'hôpital.

Pour la deuxième année consécutive, la vente aux enchères des vins des Hospices de Beaujeu a fait son retour dans l'agenda des amateurs de vins. Un clin d'œil aussi à l'histoire viticole locale. Le renouveau de cette vente est un évènement en terre beaujolaise. 

Patrimoine viticole unique

Sur environ 75 hectares, le patrimoine viticole des Hospices de Beaujeu est unique. L’hôpital est propriétaire du domaine. Le vignoble est principalement constitué de crus des appellations Morgon, Régnié et Brouilly. Il s'est constitué au fil du temps, depuis le 12ᵉ siècle et jusqu'à nos jours, grâce à des legs et à des donations. "Ces hospices servaient à soigner les malades, beaucoup de familles pour remercier d'avoir soigné des malades donnaient ou léguaient une parcelle de vignes", explique Arnaud Chambost, sommelier, Meilleur Ouvrier de France. 

"Les vins des Hospices de Beaujeu, c'est du gamay. On est dans le beaujolais, c'est le fief du gamay. C'est sûrement le meilleur terroir au monde pour ce cépage. C'est un cépage très producteur (...) qui appelle à boire et à manger," explique le sommelier qui rappelle que Beaujeu et Beaujolais ont les mêmes racines.

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Respect du terroir et de la tradition ... Les vins des Hospices de Beaujeu sont particuliers, comme l'explique Arnaud Chambost, sommelier et meilleur ouvrier de France. • ©France tv

Parallèlement à la vente et pour faire vivre le terroir, une journée découverte a été proposée au public et aux professionnels dans l'ancien hospice. Des masterclass animées par le sommelier sont organisées pour apprendre à parler des crus du Beaujolais. Des vins éloignés de l'image du beaujolais nouveau. 

Vente ancienne

Si la vente des Hospices de Beaune est bien connue du grand public, la première vente de charité au profit des Hospices de Beaujeu ne date pas d'hier. Ce serait même la plus ancienne de France. Mais elle était tombée dans l'oubli.

La vente des vins aux hospices de Beaujeu est très ancienne, elle date de 1797.

Arnaud Chambost

Sommelier, meilleur ouvrier de France

Cette vente à la bougie s’était peu à peu éteinte avant de s'arrêter en 2007, faute de participants. Relancée en 2023 pour sa 211ᵉ édition, elle se déroule au cœur de l’ancien Hôtel-Dieu. Elle reste encore très confidentielle. La sélection mise en vente met à l’honneur le millésime 2023 des vins des Hospices de Beaujeu d’appellation Brouilly, Morgon, Julienas et Régnié, quatre des dix crus du Beaujolais. 

Ouverte à tous, cette vente est le fruit d’un partenariat entre l’hôpital, la cave en charge de la vinification des vins du domaine et la maison de négoce qui les distribue. 

"Il y a la volonté de transmettre et de continuer, de développer et d'amener plus de notoriété avec une communication plus importante, à la fois auprès du grand public et des professionnels. Ils s'intéressent aussi à ce qu'on fait avec les hospices de Beaujeu," explique David Gibault, responsable commercial de la maison François Martenot.

Bénéfices au profit de l'hôpital

Derrière l'opération de communication, une tradition : la vente de charité au profit des malades. Les bénéfices de ces enchères doivent financer une action au profit des patients, des résidents ou des professionnels de l’hôpital. Ainsi, en 2023, les enchères avaient permis l’acquisition d’un chariot Snozelen et la formation des équipes à son utilisation. Il s'agit d'un matériel thérapeutique mobile qui permet différentes stimulations sensorielles.

Cette année, l'objectif est de permettre la création d'un jardin thérapeutique au profit des patients en grande dépendance. "On a un certain nombre de résidents qui sont issus de la population locale, qui sont vignerons. Ils ont toujours un lien avec la terre, le jardin, les vignes. L'idée est de garder le lien avec la terre et une activité qu'ils ne peuvent plus effectuer", explique Rémi Vial, Président de la commission médicale des hôpitaux de Beaujeu et Belleville.

L'an dernier, la vente des millésimes avait rapporté 10 000 euros. Cette année, c'est presque le double. Soixante-trois lots ont été proposés à la vente et ont permis de récolter la coquette somme de 19 000 euros.