VIDÉO. "La belle histoire continue" : un an après leur arrivée, des snowboardeurs afghans se construisent une nouvelle vie en France

Six jeunes de l'équipe afghane de snowboard, menacés de mort par les Talibans dans leur pays natal, ont été exfiltrés par une association haut-savoyarde il y a près d'un an. Ils racontent leur nouvelle vie à Annecy et leurs espoirs pour l'avenir.

Assis à la terrasse d'un restaurant d'Annecy aux côtés de trois Afghans auxquels il est venu en aide, Victor Daviet pense à l'année écoulée. Une année ponctuée de progrès sportifs et de démarches vers une nouvelle vie pour les six jeunes de l'équipe afghane de snowboard depuis leur arrivée en France.

"La belle histoire continue", sourit le Haut-Savoyard, snowboarder professionnel. Il veille sur Mujtaba, Kazim, Musawer, Soroush, Nizar et Nasima depuis qu'ils ont fui l'Afghanistan à l'été 2021, lorsque les Talibans ont repris le pouvoir. Grâce à l'association Snowboarders of solidarity (SOS), ces athlètes ont été exfiltrés, accompagnés pour venir en France, obtenir le statut de réfugié et devenir indépendants.

"Ils se débrouillent super bien dans leur nouvelle vie. Nasima est bientôt bilingue en français, les garçons gèrent bientôt le restaurant, on fait de plus en plus de snowboard ensemble. La vie est douce et je suis fier d'eux de s'être intégrés aussi bien et d'avoir la niaque pour avancer", confie Victor Daviet.

"On ne savait pas à quoi s'attendre"

Certains d'entre eux ont commencé à travailler dans les cuisines d'un restaurant annécien alors qu'ils ne parlaient pas encore français. "Au début, on ne savait pas à quoi s'attendre", se rappelle Mujtaba, devenu responsable de l'inventaire. "Tout se passe bien maintenant : je vais au travail, je prends des cours de français, je fais du sport et s'il y a de la neige, on fait du snowboard. C'est le plus important pour nous. On ne s'attendait pas à autant, c'est génial."

Mujtaba espère devenir bilingue pour poursuivre ses études d'économie en France. À ses côtés, Nasima compte intégrer une école d'art au mois de septembre. Malgré le mal du pays, la jeune femme s'accroche pour se construire un avenir.

"Quand je suis arrivée en France, ce n'était pas facile d'être là sans parler la langue. Ma famille et mes amis me manquent. Mais maintenant, ça va mieux parce que j'ai quelques amis ici, je travaille et j'ai progressé en français", assure-t-elle.

Victor Daviet a accompagné les six jeunes tout au long de leur voyage jusqu'à leur installation, à l'abri de leur pays natal où ils étaient menacés de mort par les Talibans il y a moins de trois ans. "On a passé des moments difficiles", reconnaît-il. "Mais tout a fonctionné et maintenant, ils sont bien installés : ils ont leur travail, leur logement, ils sont indépendants et on fait du snowboard ensemble."

Le snowboard comme facteur d'intégration

Quand il n'est pas en tournage pour sa web série "Trip roulette" ou à l'entraînement, le fondateur de l'association SOS parcourt les pistes avec les Afghans. Une discipline sportive devenue facteur d'intégration dans le milieu de la montagne.

"Les activités sportives qu'on fait comme l'escalade, le skateboard, le snowboard... C'est plus facile de parler avec les gens, en montagne", confirme Mussawer, un snowboardeur afghan. "C'est juste incroyable. On n'a jamais imaginé se retrouver ici et nous y voilà", sourit Mujtaba, assis sur un télésiège.

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"La belle histoire continue" : un an après leur arrivée, ces snowboardeurs afghans se construisent une nouvelle vie en France ©France Télévisions

Beaucoup aspirent à devenir snowboardeurs professionnels. Alors ils suivent et tracent leur ligne, chacun à leur rythme. "Je veux progresser et, peut-être un jour, je pourrai être professeure pour apprendre aux autres. Comme ça, un jour, je vais rentrer en Afghanistan et aider les autres pour apprendre le snowboard. Il ne faut pas qu'on perde espoir. On peut y arriver", dit Nasima, déterminée.

L'espoir et la pugnacité, les maîtres-mots pour rider sur les pistes et slalomer dans toutes les situations. "Je suis trop fier de leur parcours, du fait qu'ils soient motivés tous les jours pour s'intégrer, apprendre le français, travailler, reprend Victor Daviet. Je trouve que ce sont des beaux exemples de jeunes qui n'ont pas décidé d'être ici et qui se bougent pour leur nouvelle vie."

Sans le savoir, ils écrivent ensemble l'histoire de la première équipe franco-afghane de snowboard. Celle qui résiste, toujours avec le sourire.

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