Longtemps réservée aux spécialistes, l’apnée se démocratise. Les baptêmes se multiplient, comme au lac d'Annecy. Certains débutants arrivent parfois à des plongées de 10 mètres de profondeur. Ils sont encadrés par deux moniteurs, récemment installés sur les bords du lac. Une nouvelle tendance qui mêle sport et bien-être.
Lâcher-prise. C’est le mot qui revient le plus à la bouche des néophytes qui se sont essayés à la plongée en apnée, ce jour-là au lac d’Annecy.
"Ce n’est pas une performance, c’est vraiment chercher à trouver des sensations. C’est un dépassement de soi, quel que soit son niveau", explique Agnès, l'une des pratiquantes.
Apprendre à maîtriser son souffle
Avant de plonger, il faut d’abord apprendre à maîtriser son souffle. Pour cela, Simon Chenu, moniteur d’apnée, mène une séance de sophrologie. Il s’agit de premières apnées, effectuées au sec. Lumio, l’un des quatre débutants, vient de réaliser 1 minute et 35 secondes sans respirer. "C’est génial pour une première expérience, ça va le rassurer", s’enthousiasme Simon Chenu.
Après la mise en pratique au sec, vient l’heure du grand bain. "On peut aller jusqu’à 3, 5, 8, 15 mètres. Ce que j’essaie vraiment de véhiculer, c’est que la profondeur n’est pas l’objectif. Ce que je cherche, c’est qu’ils soient relâchés, qu’ils prennent du plaisir dans l’eau. Si la personne est focalisée sur un chiffre, automatiquement ça va véhiculer un stress, une appréhension", explique le moniteur d’apnée.
Après les possibles craintes, la confiance s’installe. L’un après l’autre, les élèves progressent par paliers. La durée d’apnée moyenne est d’1 minute 30 dans les eaux turquoises du lac d’Annecy.
On amène les gens à se mettre en pleine conscience.
Simon, moniteur d'apnée au lac d'Annecy
Zélie exprime ses premières sensations : "C’est un peu compliqué au début, c’est perturbant, pas dans nos habitudes. Donc il faut changer sa manière de respirer, mais c’est vraiment agréable". De son côté, Célia est surprise de son résultat : "On m’a dit que j’étais descendue à 8 mètres. Impressionnant, je n’aurais pas pensé. On est au calme, on est vraiment serein, apaisé."
Jusqu'alors réservée aux personnes confirmées, l’apnée ne cesse de s’ouvrir au grand public. C’est ce que Simon Chenu partage à travers les stages qu'il encadre. "Pendant des années, on a pensé l’apnée élitiste. Ça reste un sport élitiste pour une partie. Depuis quelques années, l’apnée s’ouvre enfin aux loisirs, à 'monsieur et madame tout le monde'. On est là pour prendre du plaisir, découvrir les fonds marins. On essaie d’emmener nos stagiaires dans cette prise de conscience du relâchement physique, mental. On amène les gens à se mettre en pleine conscience."
À la fin de la séance, les plongeurs pensent déjà à la prochaine fois, afin de retrouver les "sensations de méditation" que provoque cet effort. La séance de déconnexion dure deux heures et coûte 80 euros. Elle permet ainsi de s'assurer un baptême encadré et sécurisé. Les apnées en solo sont en revanche à proscrire.