La ville d’Annecy a lancé un appel à manifestation d'intérêt pour rénover des bâtiments publics d’exception, sous-occupés depuis de nombreuses années. Six bâtiments sont concernés, comme la villa Abeille ou l’ancienne cuisine centrale. Explications.
La villa Abeille, le château d’Aléry, l’ex-cuisine centrale municipale, la ferme de Novel, l’ancien presbytère ou encore la grange Fauré. Six lieux emblématiques, propriétés de la ville d’Annecy, vont être confiés à des investisseurs privés pour être rénovés. Des bâtiments sous-occupés dont l’entretien pèse sur les finances de la ville.
"On n’arrive pas à chiffrer précisément le coût de l’entretien de ces bâtiments, mais c’est beaucoup. Et pour la rénovation, ce sont des investissements relativement lourds. La ville a un patrimoine immobilier conséquent et n’est pas forcément en capacité d’effectuer des travaux lourds de rénovation", explique Julien Lethiais, directeur de l'appel à projets Amirale (appel à manifestation d’intérêt pour la rénovation et l’animation de lieux étonnants).
Redonner vie à des lieux emblématiques
Sur la plage d’Albigny, la villa Abeille témoigne de l’architecture des années 1920 à Annecy. Mais une fois passé la porte d'entrée, l’état de la demeure est à déplorer. "Elle est d’un niveau de vétusté très avancé. Il y a de l’isolation à faire, la toiture, les revêtements de sols, les huisseries... C'est un gros chantier", détaille Benjamin Marias, adjoint au maire en charge de la transition énergétique et du patrimoine communal d'Annecy.
Cette villa appartient à la commune depuis 2007, et est inoccupée depuis. L’ancienne maison d’hôtes tombe peu à peu en décrépitude. D’où cette idée de faire financer les travaux par des acteurs privés, en échange d’un bail très longue durée, via le dispositif Amirale.
"L’idée de cet appel à manifestation, dit Amirale, c’est de redonner vie, rouvrir des lieux emblématiques de la ville d’Annecy. Des lieux qui, jusqu’à présent, étaient fermés au public, que la plupart des Annéciens connaissent ou connaissent simplement de façade. L’idée est de rouvrir en permettant à des porteurs de projet d’imaginer des nouveaux services, des nouveaux lieux de vie que l’on pourrait créer sur ce territoire", précise Benjamin Marias.
La ville reste propriétaire
Associations, fondations, tiers-lieux culturels ou intergénérationnels... A ce jour, 70 porteurs de projets ont déposé un dossier pour les six bâtiments concernés.
Dans le quartier de Novel, c’est une ferme bicentenaire qui pourrait reprendre vie grâce à cet appel à projets. Le bâtiment servait de lieu de stockage aux menuisiers de la ville. Impossible de chiffrer les travaux, mais pour la ville, pas question de confier les clés sans garanties.
"Il faudra que les associations intègrent dans leur équipe projet un investisseur du secteur bancaire, d’une fondation ou d’autres mécènes qui sont eux-mêmes en capacité de pouvoir réaliser les investissements nécessaires aux travaux de rénovation", indique Julien Lethiais.
La date limite pour déposer les dossiers est fixée au 30 septembre prochain. Les lauréats seront ensuite connus au mois de juin. Les chantiers pourront alors commencer. La ville, quant à elle, restera propriétaire de ce patrimoine remarquable.