La zone commerciale de Borly, près d'Annemasse, a été occupée illégalement par une communauté de "gens du voyage". Les commerçants qui ont dû fermer temporairement leurs entreprises sont excédés par cette situation qui se répètent depuis plusieurs mois. Une manifestation est prévue ce jeudi 2 mars.
"J'ai porté plainte mais je me rends compte que ça ne change rien. On doit prendre nous-mêmes les mesures pour tenter de reprendre notre local " témoigne Jean-Noël Vaudaux, complètement excédé. Ce chef d'entreprise a été contraint de fermer son établissement pendant une semaine à cause de l'occupation illégale de son parking par des "gens du voyage".
Il a installé plusieurs blocs de béton pour fermer l'accès à son parking et éviter une nouvelle installation. La situation semble presque revenue à la normale, si ce n'est "les déchets à récupérer et les toilettes à nettoyer".
Comme lui, plusieurs autres commerçants de la zone commerciale de Borly, dans l'agglomération d'Annemasse, se sont sentis abandonnés. Ils ont prévu de manifester ce jeudi 2 mars pour exprimer leur exaspération face à cette situation qui se répète.
Des incidents à répétition
Des incidents similaires avaient déjà eu lieu en septembre dernier. Les élus locaux avaient déjà interpellé le gouvernement sur le sujet. Au fil des mois, la situation se tend au point que certains élus craignent d'importants débordements à l'encontre de ses personnes. Riverains comme commerçants manifestent un sentiment d'impunité à l'encontre de cette communauté itinérante.
"C'est un groupe qui n'a plus rien à voir avec les gens du voyage, précisément parce qu'ils ne voyagent plus. Ils font des sauts de puce dans les agglomérations d'Annemasse, de Thonon et du Genevois. Ils pourrissent le quotidien des services publics, en massacrant des zones agricoles et naturelles, en squattant les parkings des commerçants et en volant de l'eau et de l'électricité à l'heure où nos concitoyens n'arrivent pas à payer leurs factures" exprime Gabriel Doublet, président de l'agglomération d'Annemasse et maire (Horizons) de Saint-Cergues.
Pour Milo Delage, président de l’association France Liberté Voyage qui œuvre à la défense des droits des gens du voyage, il est impératif de nommer correctement les responsables de ces comportements : "Disons les choses telles qu'elles sont, il s'agit d'une communauté Rom".
Ces familles roms créent un préjudice pour l'ensemble des communautés itinérantes.
Milo Delage, président de l’association France Liberté Voyage
Pour lui, l'appellation "gens du voyage" ne prend pas en compte la diversité des communautés itinérantes : "Ces familles roms créent un préjudice pour l'ensemble des personnes que l'on appelle "gens du voyage". Elles oublient qu'elles ont des droits et devoirs à respecter. Ces familles n'ont rien à voir avec des forains itinérants ou encore avec des communautés d'évangélistes".
Milo Delage déplore que certains élus et personnalités politiques s'accaparent de cette situation pour faire passer des "lois répressives".
En visite dans le département lundi 27 février, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a reconnu que la situation était particulièrement préoccupante dans les communes frontalières. Le préfet de la Haute-Savoie assure de son côté qu'un travail est en cours, mais aucune mesure concrète n'a encore été annoncée.