"Aucune maladie ne remplit autant les services de réanimation", le CHAL se prépare à accueillir plus de patients covid

À ce jour, plus de la moitié des lits de réanimation du Centre hospitalier Alpes Léman est occupée par des patients covid. Une situation qui risque de devenir encore plus tendue dans les prochains jours. 

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"Aucune maladie ne remplit les services de réanimation de cette façon-là. Avoir la totalité des lits remplis par une seule maladie, quelles que soient les tranches d'âge, c'est du jamais vu, affirme Christian Roth, responsable du service réanimation du Centre hospitalier Alpes Léman. Tous les services de réanimation qui ont eu des patients covid lors de la première vague ont expérimenté cette gravité totalement inhabituelle." 

Actuellement, déjà six des dix lits du service réanimation sont occupés par des patients covid et la situation risque de se dégrader au cours des 15 prochains jours. En conséquence, le Centre hospitalier, qui a activé son plan blanc mardi, anticipe : des chambres, habituellement dédiées aux soins intensifs, sont réquisitionnées et préparées pour accueillir des patients covid nécessitant une prise en charge en réanimation. De même, les activités courantes non urgentes sont déprogrammées depuis déjà une dizaine de jours. 

Durant la première vague, le service réanimation, dont la capacité est normalement de 10 lits, avait accueilli jusqu'à 36 patients en même temps. La moitié d'entre-eux avait moins de 65 ans, ce qui rappelle que le covid ne touche pas exclusivement les personnes âgées. Un des patients hospitalisé en ce moment-même dans le service n'a d'ailleurs que 45 ans. "Il est assez représentatif d'une population normale qu'on croise dans la rue une dizaine de fois par jour", explique Christian Roth. 

Décloisonnement des services

Selon le conseil de surveillance de l'hôpital, si la première vague a été assez bien gérée dans le nord de la Haute-Savoie, c'est grâce à un décloisonnement total des différents centres de soin aussi bien publics que privés. "On a du matériel qui nous vient de [l'hôpital de] Sallanches, du personnel qui vient de Sallanches ou de la clinique d'Annemasse pour armer le service réanimation. Pour qu'on soit capable de faire face, explique Martial Saddier, député (LR) de Haute-Savoie et membre du conseil de surveillance. En échange, il y a du matériel et du personnel d'ici qui sont envoyés à Annemasse et à Sallanches pour qu'on puisse soigner d'autres pathologies que le covid. Et ça, c'est tout simplement exemplaire.

Malgré tout, six infirmiers et aides-soignants sur vingt-quatre ont quitté le centre hospitalier à l'issue de la première vague, certains pour rejoindre la Suisse toute proche. Mais parmi ceux qui sont restés au CHAL, aucun ne songe à les blâmer : à l'hôpital de Genève, en plus de toucher un salaire plus important, les soignants bénéficient de conditions de travail plus confortables : un binôme infirmier/aide-soignant ne prend en charge qu'un seul patient en réanimation contre deux voire trois au CHAL. 


 
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