Chaque jour depuis 30 ans, Bernard Porcheron gravit les montagnes de Haute-Savoie pour retrouver ses bêtes. Pour lui, rien n'est plus beau et plus vrai que ces hauteurs magnifiques, que cet infini qu'il contemple dans le levant. Rencontre avec un berger amoureux de la nature... et des allégories.
La journée de Bernard Porcheron commence à l'aube. Chaque petit matin, il part en balade... Une heure et demie pour passer de 1.400 à 1.700 mètres d'altitude. C'est tout là-haut qu'il va retrouver ses vaches et ses chèvres.
"Ca, c'est mon bureau", explique-t-il en montrant les montagnes, "les étoiles comme plafond". Car tous les jours, le spectacle se répète, toujours grandiose. Le lever du soleil.
"C'est un métier de rêve, pour un rêveur", confie Bernard, intarissable. L'homme manie l'art de la comparaison et les allégories comme un poète sans cesse émerveillé.
Les vaches, il faut les traiter "comme des jeunes mariées". Celles de Bernard ne mangent que des fleurs, leur vie est belle et tranquille. "Quand la vache est heureuse, le lait est facile à travailler, c'est du Mozart!" dit-il.