Les coupes d'arbre illégales à Perles-et-Castelet en Ariège avaient défrayé la chronique judiciaire. Au mois de mai dernier, sur la commune de Fabas (09), huit propriétaires ont eux aussi été victimes de vol d’arbres sur leurs parcelles par un exploitant forestier. Ne trouvant pas de solution, ils songent, à leur tour, à saisir la justice.
Le vol de bois en Ariège continue de faire couler de l'encre. Après les coupes illégales à Perles-et-Castelet en Ariège, huit propriétaires privés de la commune de Fabas ont aussi été victimes de vol d'arbres au mois de mai.
2000 arbres coupés sans autorisation
Arbres coupés à ras, parcelles abîmées, chemin communal dégradé, Manuel Ribeiro Nunez, un exploitant forestier de la Haute-Garonne, a coupé près de 2000 arbres sur un hectare et demi de parcelles privées, sans autorisation de leurs propriétaires.
Là où se tenait une forêt il y a encore quelques mois, gît en effet maintenant le néant. Et la colère gronde chez les huit propriétaires de ces parcelles de bois coupées. Ils ont tenté une conciliation avec l'exploitant forestier.
En voyant les souches de chênes, châtaigniers, merisiers, acacias, on voit qu’il y a des belles souches, certaines ont même été arrachées et déplacées. Il y avait du bois d’œuvre, chauffage et pour la cellulose. Tout ce bois, cette diversité a été détruite, là, c'est des dizaines d’années avant qu’un bois comme ça se reconstitue.
Emmanuel Desjobert, représentant fédération Rénova, propriétaire de parcelles
Une forêt réduite à néant
Mais après de longs mois d’attente, ce dernier ne s’est pas présenté à cette audition de conciliation qui devait se tenir ce lundi 14 octobre à la gendarmerie de Sainte-Croix-Volvestre.
Les huit victimes se préparent désormais à aller en justice."Nous sommes déterminés, il faut que ça s’arrête et pas seulement à Fabas, dans la France entière, c’est du n’importe quoi", explique dans la presse l'un des propriétaires qui préfère rester anonyme.
Une perte estimée à 40 000 euros
La perte serait estimée à 40.000 euros pour l’ensemble de ces propriétaires. Pour ces derniers, difficile de se prémunir face à ces vols.
"Les gardes forestiers ne peuvent pas être partout, ils ne sont pas très nombreux et je n’en ai pas vu beaucoup. Et on ne peut pas mettre un patou derrière chaque arbre ! Si les exploitants fautifs étaient condamnés réellement aux sanctions prévues, ça amuserait moins d’autres à se lancer dans ce genre de vol", explique Guy Clément, un autre propriétaire de parcelles.
"Il nous a proposé 5 000 euros à diviser entre tous. On est tombé sur quelqu’un qui ne va pas payer et qui va faire traîner", tranche Claude, une autre victime.
Une action en justice envisagée
"C’étaient des parcelles qui passaient de génération en génération, il y avait des arbres centenaires, reprend la Fabassienne. En plus, j’ai appris qu’il faudrait qu’on replante dans les cinq ans, c’est la loi. Mais il faudrait comptabiliser tout ça, ça va coûter de tout replanter."
Ces propriétaires sont d’accord, il va leur falloir obtenir réparation de leur préjudice devant la justice.