Ce mercredi 21 octobre, le tribunal administratif de Grenoble a refusé de suspendre l'arrêté préfectoral autorisant l'abattage des bouquetins du Bargy, en Haute-Savoie, comme le demandaient des associations de défense de l'environnement.
Le juge des référés a estimé qu'"aucun des moyens" invoqués par les associations n'était "propre à créer un doute sérieux quant à la légalité de la décision", dans une ordonnance rendue ce mercredi.
Plusieurs associations de défense de l'environnement (Frapna, LPO, One Voice et ASPAS) avaient saisi le tribunal d'un recours en référé, demandant la suspension de l'arrêté du 16 septembre du préfet de la Haute-Savoie. Pour lutter contre la brucellose, cet arrêté autorise l'abattage de 200 à 250 bouquetins, c'est-à-dire la totalité des animaux du massif, à l'exception d'un noyau sain d'une soixantaine individus, préalablement identifiés. Environ 70 animaux ont déjà été abattus dans le cadre de cet arrêté, les 8 et 9 octobre.
Environ 40% des bouquetins du Bargy sont atteints par la brucellose, une maladie potentiellement transmissible aux bovins, avec d'importantes conséquences économiques.
"Légal ne veut pas dire opportun. Les tirs ne doivent pas reprendre", a réagi la Fondation Nicolas Hulot dans un communiqué. "Nicolas Hulot demande à Ségolène Royal qu'elle prenne d'urgence une initiative de médiation pour remettre tout le monde autour de la table, retrouver le sens du dialogue et élaborer des solutions de compromis acceptables pour tous", ajoute la Fondation. Elle estime notamment que "les alternatives à l'abattage massif (...) n'ont pas encore été sérieusement étudiées".
En avril 2012, un cheptel laitier de la commune du Grand Bornand, contaminé par des bouquetins malades de la brucellose, avait dû être euthanasié et deux autres placés en soixantaine. Deux enfants étaient tombés malades et des reblochons vendus dans toute la France avaient été détruits.Réaction des associations
Pour les associations qui avaient porté l'affaire en Justice, "le juge conforte la solution expéditive du préfet". Elles comptent à présent contester l'arrêté devant le Conseil d'Etat. Dans un communiqué commun, FRAPNA, FNE, LPO et ASPAS estiment qu'il reste "environ 300 bouquetins sur le massif du Bargy, et les 2/3 d'entre eux sont parfaitement sains, il faut absolument les préserver". Et de conclure: "Nous ne baisserons pas les bras tant qu'une solution équilibrée n'aura pas été mise en œuvre sur le massif du Bargy."