Ce vendredi 9 octobre, l'abattage partiel des bouquetins se poursuit dans le massif du Bargy, en raison de la brucellose. Il est impossible de pénétrer dans la zone qui est toujours sous haute surveillance. En deux jours, 70 bêtes ont été abattues et les carcasses ont été hélitreuillées.
La préfecture de Haute-Savoie évoque donc le chiffre de 70 bêtes tuées par les agents de l'Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage et les lieutenants de louveterie, "en application de l'arrêté préfectoral du 16 septembre 2015".
Dans l'après-midi, on pouvait voir dans le ciel des filets remplis de carcasses de bouquetins transportées par hélicoptère.
Dans un communiqué, la préfecture a pointé l'attitude des militants "qui, depuis plusieurs semaines, ont activement effarouché les animaux afin qu'ils rejoignent des zones plus escarpées du massif. Par ce comportement irresponsable, ces personnes ont pris le risque inconsidéré de mettre en danger des agents publics".
Qu'importe, les défenseurs du bouquetin ont tenté toute la journée d'entrer dans la zone sécurisée, par des petits chemins, pour prendre des photos et faire des vidéos. Certains ont été arrêtés et ont écopé d'amendes.
Les opérations de tir ont pris fin vers 16 heures, clôturant la première étape d'abattage. Le massif du Bargy sera de nouveau accessible au public à compter de ce samedi 10 octobre au matin.
Reportage de Marion Feutry, Vincent Habran et Laëtitia Di Bin
Toujours dans son communiqué, la préfecture rappelle que la décision a été prise "après trois années d'expertises et d'analyses scientifiques robustes, afin de faire face à deux risques forts: pour la santé publique car la brucellose est une maladie grave transmissible au cheptel bovin et à l'homme. Ce risque s'est déjà réalisé en 2012 où, dans un élevage du Bargy, deux adolescents ont contracté la maladie."
"Et pour le monde agricole qui, déjà durement touché par la crise de l'élevage, voit peser sur lui la menace de perdre son statut indemne de brucellose. La perte de ce statut pénaliserait fortement, en France, tous mouvements de bovins vivants."
Les explications de Marion Feutry