Les fêtes de fin d'année maintenant terminées, le sapin de Noël doit être recyclé. En Savoie, certains de ces arbres nourrissent les chèvres des éleveurs, pour leur plus grand plaisir.
Chaque année, c'est la même rengaine. Que faire de son sapin de Noël une fois la période des fêtes achevée ? Bien souvent, les communes et collectivités territoriales mettent à votre disposition des points de collecte. Mais il existe une autre solution. Et elle se trouve dans les étables de nos montagnes.
Recycler pour alimenter les chèvres en hiver
A Pralognan-la-Vanoise (Savoie), il est possible de recycler son arbre de Noël en le donnant aux chèvres. Chaque année, au mois de janvier, les habitants de la commune et de la vallée viennent nourrir la chèvrerie de Chavière.
"Il faut qu’il soit débarrassé de toutes ses décorations de Noël et qu'il n'y ait pas eu de bombe de neige ou de vernis. Il faut vraiment qu'il soit naturel, précise Sylvain Chevassus, éleveur à la chèvrerie de Chavière. Sinon, cela peut les empoisonner. Elles mangent un peu de tout, donc elles pourraient éventuellement manger un bout de guirlande. Il faut faire attention."
Et dès que le sapin est déposé dans leur enclos, les chèvres se jettent dessus. Nordmann ou épicéa, quelle que soit l'espèce, elles en raffolent. Un cadeau de nouvelle année dont profite également l'ânesse de l'exploitation prénommée Samba.
Le sapin aurait plusieurs vertus, notamment celle d'être un vermifuge ou encore un répulsif efficace contre les parasites. "Il n'y a rien de vérifié mais si elles le mangent, c'est que pour elles, c'est bon. Et puis ça leur rappelle un peu l'été. Comme elles sont enfermées l'hiver, ça leur fait un peu de verdure. Elle ne sont que mieux, même pour produire derrière", confie Sylvain Chevassus.
Un impact sur la production de fromages ?
En tout cas, à l'issue de la dégustation, il ne reste plus que le tronc. Mais cette consommation de conifères pose une question. Les fromages produits à partir du lait de ces chèvres ont-ils un goût différent ? Des doutes qui n'ont pas lieu d'être selon Audrey Chevassus, productrice de fromages à la chèvrerie de Chavière.
"On ne va pas le sentir dans le fromage car il est déjà bien affiné. Et le lait de chèvre n'a pas la même constitution que le lait de vache, assure-t-elle. Les saveurs se ressentent donc moins que dans les fromages au lait de vache qui sont plus gras."
Ce recyclage utile et local est une tradition dans les Alpes. Les anciens racontent qu’à leur époque, quand ils manquaient de foin, ils allaient couper des branches de sapins dans la forêt pour nourrir les bêtes.