Une agricultrice recycle vos sapins de Noël pour nourrir ses quatre-vingt-dix chèvres. Dans les magasins "Saveurs fermières" de Limoges, les clients déposent leurs conifères et l'éleveuse les reprend.
Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ! Éleveuse de chèvres depuis deux ans dans la Creuse, Marion Fourniere a décidé d'offrir une seconde vie aux sapins de Noël devenus trop encombrants en ce mois de janvier. Dans sa boutique "Saveurs fermières" de Limoges, elle récupère les arbres des clients pour nourrir ses animaux. Seul critère : que le conifère ait été acheté dans l'un des magasins paysans de la chaîne, afin d'assurer une traçabilité.
"Vu que c'est un collègue qui les produit, je sais qu'il n'y a pas de traitement, se réjouit l'agricultrice. Je sais que c'est à peu près propre et que les chèvres peuvent les manger sans aucune conséquence derrière."
Ça leur fait une animation, ça casse un peu leur routine !
Marion Fourniere, éleveuse de brebis en Creuse
Le sapin constitue un repas dont raffolent les quatre-vingt-dix bêtes de Marion. Pour ces animaux qui sortent peu en hiver, l'arrivée des conifères, à cette période de l'année, représente une sorte de récréation, comme une distribution de friandises. Aucune ne veut céder sa branche. "Ça leur fait une animation, ça casse un peu leur routine, explique l'éleveuse. C'est un peu un jeu. Elles vont se mettre debout, se frotter les cornes un peu partout... C'est très joueur, comme bestiole !"
Aucun impact sur le goût des fromages
Se servir du sapin comme nourriture constitue également un moyen d'apporter quelques minéraux aux chèvres. Les épines permettent également de purger leur système digestif. En revanche, le goût d'épicéa ne se retrouvera pas dans les bûches, crottins et pyramides que Marion produit avec le lait de son cheptel. "Proportionnellement, la quantité ingérée par rapport à la quantité produite de lait est infime, détaille l'agricultrice. Il en faudrait cent fois plus pour qu'il y ait un impact gustatif sur le fromage."
En 2024, une trentaine de sapins a terminé dans l’estomac des biquettes. Cette année, Marion Fourniere espère en récolter davantage. La collecte se poursuit jusqu’au 31 janvier.