Depuis deux semaines, des dizaines de milliers d'étourneaux ont envahi un parc, près de la gare de La Rochelle, provoquant de nombreuses nuisances auprès des riverains. La municipalité vient de faire intervenir une société spécialisée dans l'effarouchement de ces oiseaux.
Ils devraient bientôt être soulagés, les habitants du quartier de la gare de La Rochelle. Depuis une quinzaine de jours, ils subissent les nuisances d’une colonie de dizaines de milliers d’étourneaux qui s’est installée dans le parc de la gare. À bout, ils ont demandé à la municipalité l'intervention cette semaine d'une société spécialisée dans l’effarouchement de ces volatiles.
Sur certains arbres de ce parc, il peut y avoir jusqu’à 30 000 oiseaux, ça fait beaucoup de déjections.
Nicolas NoaillesCogérant de Phoenix Effarouchement
Nicolas Noailles est le cogérant de Phoenix Effarouchement : « Un étourneau, ça ne pèse pas très lourd, mais en fonction de ce qu’il a mangé, il évacue entre 10 et 15 grammes de fiente par nuit et sur certains arbres de ce parc, il peut y avoir jusqu’à 30 000 oiseaux. 30 000 multiplié par 15 grammes, ça fait beaucoup de déjections. »
Bruit, pyrotechnie et rapaces pour l’effarouchement
Pour repousser vers le sud ces oiseaux venus du nord de l’Europe, les spécialités utilisent plusieurs techniques comme le bruit, la pyrotechnie et les rapaces.
L’étourneau va subir 150 attaques dans la soirée et ce sera dans son intérêt de partir ailleurs.
Nicolas NoaillesCogérant de Phoenix Effarouchement
L’utilisation de rapaces se fait de manière encadrée. Il ne s’agit pas que l’aigle fasse de ces oiseaux son dîner, comme l’explique Nicolas Noailles : « L’objectif de ce rapace, c’est de capturer les étourneaux. On a donc mis une petite sonnette à la patte pour nous permettre de le localiser et surtout pour qu’il rate ses attaques. En entendant la sonnette, l’étourneau a le temps de partir. Notre objectif, c’est que chaque rapace fasse 20 ou 30 attaques. Multipliées par le nombre de rapaces, l’étourneau va subir 150 attaques dans la soirée et ce sera dans son intérêt de partir ailleurs. » Son collègue Titouan de Cressac précise : « C’est un petit aigle mexicain qui a la particularité de pouvoir chasser en groupe. »
Reportage d’Hélène Galiana et d’Augustin Guillot :
Des dizaines de milliers d’étourneaux
La colonie est constituée de dizaines de milliers d’étourneaux. Plusieurs soirées d’intervention sont prévues cette semaine pour tenter de les déloger : « J’ai fait le tour du parc, tous les chênes verts sont touchés. Il y a une population très conséquente et on va devoir les travailler longtemps. C’est un combat psychologique, en fait. Eux n’ont pas envie de quitter la zone et nous, on souhaite qu’ils la quittent rapidement. Il faut donc utiliser les bonnes méthodes, au bon moment, et, surtout, ne pas abandonner. Si on doit continuer jusqu’à une heure du matin, on le fera », ajoute Nicolas Noailles.
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Normalement quand une colonie a été effarouchée à un endroit, elle n’y retourne pas.
Christophe BertaudAdjoint au maire de La Rochelle
La stratégie de l’entreprise d’effarouchement est que les étourneaux se sentent en insécurité dans ce parc et qu’ils reprennent leur migration vers l'Espagne. Si rien n’avait été fait, ils auraient pu rester jusqu’en février. Cette opération d’effarouchement a un coût : environ 6 000 euros à la charge de la ville de La Rochelle. Christophe Bertaud est adjoint au maire en charge du secteur centre : « Normalement, quand une colonie a été effarouchée à un endroit, elle n’y retourne pas. Dans les autres secteurs de la ville où on l’a fait, les étourneaux ne sont pas revenus. »
La société spécialisée dans l'effarouchement a prévu d'intervenir quatre soirées au total et, si tout va bien, les riverains devraient retrouver la tranquillité en fin de semaine.