Alors que le préfet de Haute-Savoie a annoncé un abattage de tous les bouquetins du massif du Bargy, sauf une soixantaine considérés comme sains, les défenseurs de la nature observent les allées et venues des garde-chasses.
Dès 6h30, ce mardi 22 septembre, ils étaient au col de la Colombière pour suivre des yeux les agents de l'Office National de la Chasse chargés de l'abattage des bouquetins. Il y a deux ans, à la même époque, ces défenseurs de la nature avaient été surpris par l'opération éclair qui s'était soldée par l'abattage de 197 bêtes. Il y a un an, ils étaient déjà là, redoutant "une nouvelle tuerie", et leur présence s'était achevée sur une suspension de l'abattage.
Aujourd'hui, le préfet a pris un nouvel arrêté. Il s'agit toujours de lutter contre la brucellose. Le préfet souhaite seulement préserver "une soixantaine de bouquetins sains" dans le massif qui sera ainsi progressivement "repeuplé à partir de ce noyau de bouquetins indigènes, indemnes de brucellose".
Les écologistes viennent de déposer un référé suspensif. En attendant que le tribunal se prononce, il s'agit pour eux d'occuper le terrain. "Ce qui risque d'arriver avec cette chasse aux bouquetins, c'est une dispersion des animaux, et donc une dispersion de la brucellose dans d'autres massifs comme les Aravis", commente Jean-Pierre Crouzat, administrateur à la FRAPNA.
Reportage Serge Worreth et Ingrid Pernet-Duparc