"Ça marche de montrer des opposés" : avec "Au boulot !", François Ruffin et Gilles Perret confrontent "grande bourgeoisie" et "classes populaires"

Le réalisateur haut-savoyard Gilles Perret était de passage à Grenoble (Isère), ce jeudi 3 octobre, pour y présenter son nouveau film "Au Boulot !", réalisé avec l'élu de la Somme, François Ruffin. Ils y mettent au défi l'avocate Sarah Saldmann d'occuper des postes rémunérés au Smic. L'occasion de mettre en lumière les travailleurs de "la deuxième ligne".

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Après J'veux du soleil (2019) et Debout les femmes ! (2021), le député de la Somme, François Ruffin (Écologiste et Social), et le réalisateur haut-savoyard Gilles Peret s'attaquent à "la réinsertion des riches" dans leur nouveau film Au boulot !. Point de départ de cette nouvelle collaboration : l'ancien élu LFI met au défi l'avocate médiatique Sarah Saldmann de vivre pendant trois mois au Smic.

La chroniqueuse de BFM s'essaie ainsi à différents métiers : livreuse, serveuse en restauration, agricultrice... Derrière ce pari, c'est toute une galerie de travailleurs de "la deuxième ligne" qui sont mis à l'honneur par les deux réalisateurs.

Quels sont les thèmes abordés dans votre nouveau film ?

"C'est un documentaire qui parle des gens qui sont dans la difficulté, qui essaient de survivre dans notre société, dans l'adversité parfois, parce qu'on s'est moqué d'eux, ou qu'ils se sentent un peu méprisés par les chroniqueurs ou les éditorialistes qui squattent les plateaux télé.

Là, on leur redonne la parole, on essaie de leur redonner de la dignité. Ce n'est pas parce qu'on parle de choses difficiles et tristes qu'on ne peut pas mettre un peu d'humour, de rigolade, de légèreté, mêlé à l'émotion, parce qu'on fait du cinéma.

Comment avez-vous choisi les témoignages ?

On a essayé de faire du casting un petit peu au pif et par connaissance. Et toujours avec de très bonnes surprises. Ça permet d'aller dans les quartiers, ça permet d'aller rencontrer un agriculteur, d'aller dans une usine à poissons... On voulait faire voir la France dans sa diversité sociologique, dans sa diversité géographique et faire voir ces métiers de "la deuxième ligne". C'est Emmanuel Macron qui avait dit ça, pendant le Covid : des métiers qui devaient être revalorisés. Évidemment, rien ne leur est arrivé. Ce qui est arrivé, c'est que la retraite est passée à 64 ans, donc ils ont repris un coup derrière les oreilles.

Au fil du documentaire, Sarah Saldmann laisse peu à peu la place à ces personnages...

Elle s'efface petit à petit parce que c'est un moyen pour nous d'aller à la rencontre de ces gens-là et de créer de la différence. Ça marche plutôt bien au cinéma, quand on met des opposés dans les films. Forcément, elle est tellement hors-sol dans sa vie de tous les jours. Mais elle se permet d'avoir des jugements sur tout le monde sur des plateaux de télé. Là, elle est allée se rendre compte sur le terrain : rencontrer ces gens-là, leurs difficultés, leur humanité.

Comment s'est déroulée son expérience ?

On va lui reconnaître qu'elle a joué le jeu. Après, elle est vite retournée dans son milieu, dans son confort. C'est sûr que nous, on se sert de ça pour déminer les a priori que peuvent avoir les gens, dans la grande bourgeoisie mais aussi dans les classes populaires, sur les assistés, sur les profiteurs. On a été à la rencontre de gens qui sont autre chose que des assistés, que des profiteurs. Des gens qui voudraient juste travailler et vivre dignement de leur travail."

Le film Au boulot ! sortira en salles le 6 novembre prochain. En attendant, plusieurs avant-premières sont prévues en Savoie et en Haute-Savoie : le vendredi 4 octobre à 20h30 au Ciné Cluses ; le samedi 5 octobre à 18 heures, au Ciné Mont-Blanc à Sallanches ; le samedi 5 octobre à 20h30 au Ciné Château de Bonneville ; le dimanche 6 octobre à 16h30 à Chambéry au cinéma L'Astrée.

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