"C'est lamentable" : deux vidéastes bivouaquent au sommet du mont Blanc, le maire de Saint-Gervais porte plainte

La commune de Saint-Gervais-les-Bains, en Haute-Savoie, a décidé de porter plainte contre deux jeunes alpinistes qui ont réalisé une vidéo, publiée sur YouTube, à propos de leur dernier défi : dormir au sommet du mont Blanc. Or, le bivouac y est strictement interdit depuis un arrêté de 2020.

La commune de Saint-Gervais a annoncé, ce jeudi 29 décembre, avoir porté plainte contre deux individus. Ces derniers sont à l'origine d'une vidéo YouTube retraçant leur expédition de neuf jours au cours de laquelle ils ont dormi au sommet du mont Blanc.

Le massif du Mont-Blanc est protégé par un arrêté préfectoral datant du 1er octobre 2020. Celui-ci interdit toute forme de camping dans l'espace de protection des habitats naturels (APHN) du Mont-Blanc. "Le bivouac n'est autorisé qu'en cas de péril et de détresse vitale. Ce qui n'est visiblement pas le cas de ces deux personnes", précise Jean-Marc Peillex, maire de Saint-Gervais-les-Bains, dont le sommet du Mont-Blanc et l'intégralité de la voie normale se trouvent sur le territoire de la commune.

L'édile a également indiqué avoir porté plainte contre les deux "sponsors" de la vidéo : The North Face Angers et Sunslice, une entreprise spécialisée dans les chargeurs solaires.

"Une vraie provocation"

La vidéo intitulée "Dormir au sommet du Mont-Blanc : 9 jours d'expédition", publiée sur la chaîne "Instinct Sauvage", relate l'aventure de deux alpinistes partis à l'ascension des 4810 mètres. Leur but : dormir une nuit au sommet.

Sortie le 10 novembre dernier, la vidéo comptabilise un peu plus de 1 500 vues. Le compte YouTube "Instinct Sauvage" compte près de 800 abonnés.

"C'est une vraie provocation de la part de deux hurluberlus en mal d'existence sociale. L'alpinisme demande de l'humilité et de la discrétion. Leur démarche n'a rien d'intime. C'est lamentable. Cela ne ressemble en rien à la vraie pratique de l'alpinisme", assène Jean-Marc Peillex.

Un délit passible d'un an d'emprisonnement

Le non-respect de l'arrêté du 1er octobre 2020 est passible d'un an d'emprisonnement et de 150 000 euros d'amende. Le maire de Saint-Gervais invite également le préfet, au nom de l'Etat, à porter plainte, ainsi que les associations environnementales.

"C'est aussi mon rôle, en tant que maire, de porter plainte. Si je ne le fais, le premier individu qui décide de gravir le Mont-Blanc avec un piano à queue pourra me reprocher de ne pas avoir poursuivi ces deux individus. Depuis sa mise en place, l'arrêté est, dans l'ensemble, très respecté", poursuit le maire. "L'innocence, c'est fini. On ne prépare pas une ascension du Mont-Blanc sans se renseigner. De plus, il y a des panneaux un peu partout pour indiquer l'interdiction du camping."

Par le passé, Jean-Marc Peillex avait pris plusieurs dispositions afin de protéger au mieux l'espace du Mont-Blanc. Cet été, en pleine période de canicule, il avait proposé le versement, pour tout alpiniste empruntant la voie normale, le versement d'une caution préalable de 15 000 euros.

Contactés, les deux alpinistes concernés par la plainte ont indiqué n’avoir pas mesuré que l’interdiction de bivouaquer courrait aussi en période hivernale. De nombreux acteurs de la montagne ont pris leur défense sur les réseaux sociaux, dénonçant le "bad buzz" incompréhensible d'un élu "en mal de médiatisation".

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