Les amateurs de bivouac sont de plus en plus nombreux, la fréquentation est record sur certains sites en France. Pour la première fois cet été, le bivouac est donc régulé, voire interdit dans plusieurs zones. Dans la vallée de Chamonix-Mont-Blanc, en Haute-Savoie, la réglementation a été renforcée dans les réserves naturelles.
La réserve naturelle des Aiguilles Rouges est l'un des sites les plus fréquentés par les randonneurs dans la vallée. Dans certaines zones, le bivouac est autorisé du coucher au lever du soleil, mais ailleurs dans la réserve, la réglementation a évolué.
"D'une manière générale, le bivouac dans la réserve naturelle des Aiguilles Rouges est interdit mais il est autorisé sur cinq zones distinctes qui sont surtout autour des lacs", explique Margot Pitel, écogarde saisonnière au Conservatoire des espaces naturels de Haute-Savoie.
"Cette nouvelle mesure est nécessaire"
Ces sites, devenus des repères, voire des lieux fortement instagrammables, ont vu défiler des centaines de randonneurs. "Il y a eu plus de 120 tentes autour du lac des Chéserys en une soirée. Ce cas s'est reproduit plusieurs fois cet été. Mais cela n'est pas possible. Et lorsqu'il y a 120 tentes, il y a deux fois plus de personnes, en sachant qu'ils sont souvent deux par tente", raconte Margot.
Cette surfréquentation interroge. Les élus ont donc mis en place un système d'éco-compteurs qui sensibilisent les randonneurs sur les sentiers.
Désormais, le nombre de personnes en bivouac est limité sur certains sites. Il faut alors réserver son emplacement sur internet avant de s'installer. "La nouvelle tendance esquissée depuis quelques années, d'aller bivouaquer sur ces lieux, ce n'est pas tolérable lorsqu'elle se développe de manière trop importante. Les sites naturels ne le permettent pas. Ce sont que des bivouacs de confort. Il y a des campings ou des gîtes du Mont-blanc qui correspondent à ce que les randonneurs veulent faire", confie Eric Fournier, maire (UDI-CA) de Chamonix.
"Cette nouvelle mesure est nécessaire, ça fait partie des démarches qui montrent qu'on n’est pas liberticides mais qu'on n’est pas non plus à tout laisser faire, qu'on peut trouver une juste proportion et une tolérance qui est liée à l'acceptabilité du site et de la capacité naturelle que nous avons à accueillir ce type de nouvelles pratiques".
64 000 randonneurs en 2023
Margot Pitel passe donc son été à sensibiliser et à informer, en pleine montagne ou dans des refuges comme celui de Bellachat à 2100 mètres d'altitude. Autour du Mont-Blanc, ils étaient 42 000 randonneurs avant 2020. 64 000 ont été comptabilisés l'année dernière, en 2023, soit une augmentation de plus de 50 %.
Selon l'éco-garde, la majorité comprend très bien la régulation, en voyant la fréquentation des sites : "Ils sont intelligents... Lorsqu'il y a de la faune comme des bouquetins, ils savent qu'il ne faut pas les déranger et donc ne pas être à proximité".
