Le cirque du fer-à-cheval : une réserve naturelle protégée qui subit le réchauffement climatique et une affluence record

Chaque année, le cirque du fer-à-cheval, en Haute-Savoie attire de nombreux touristes, près de 500 000 par an. Mais cette affluence record n’est pas sans conséquences sur la réserve naturelle qui subit déjà de plein fouet le réchauffement climatique.

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Le cirque du fer-à-cheval, en Haute-Savoie, est une merveille de la nature, un site majestueux qui attire de plus en plus de visiteurs. Chaque année, ils sont près de 500 000 touristes venus du monde entier à se rendre dans cet amphithéâtre de falaises calcaires transpercé par une trentaine de cascades en été.

Une diversité des milieux qui favorise le développement d’une faune et d’une flore très riche. Pour découvrir cette réserve naturelle protégée, le visiteur est alors invité à lever les yeux et observer. Pour l’accompagner dans cette observation, des écovolontaires équipés de jumelles et de longues-vues sont positionnés sur les sentiers du site : "Les gens sont assez curieux, car ce n’est pas des animaux qu’ils pensaient pouvoir observer aussi facilement, quand on parle de vautours d’aigles, de gypaètes, ce sont des animaux qui impressionnent et nous, on les aide à les observer. Ils n’auraient pas pris conscience qu’ils étaient capables de les observer," confie Nicolas écovolontaire sur le site du fer-à-cheval.

Mais les touristes viennent aussi pour voir les bouquetins et les chamois. Ce jour-là, sans doute à cause de l’orage, ils tardent à se montrer. Mais soudain, perchés sur une falaise, ils apparaissent : "C’est leur milieu. Les bouquetins aiment être perchés, c’est le milieu où ils se sentent bien, il y a des zones où il y a de l’herbe aussi donc ils s’arrêtent et ils broutent."

Au total, près de 1000 espèces animales et végétales sont recensées dans la réserve naturelle. Alors pour les protéger, et faire que la cohabitation avec l’être humain se déroule au mieux, le site est surveillé de près.

Fréquentation record 

Franck Miramand travaille au Conservatoire d'espace naturel de Haute-Savoie. Il connaît le moindre sentier de cette réserve protégée. Son rôle, protéger le patrimoine en tout y intégrant l’homme : "Ce site c’est un espace de loisirs, et si on veut que la montagne ne soit pas juste une carte postale, mais que ce soit aussi un espace de vie pour les animaux, pour les hommes, il faut respecter tout ça."

Il y a des gens qui n’ont pas forcément les codes du comportement à adopter en montagne.

Franck Miramand, animateur au conservatoire d'espace naturel de Haute-Savoie

D’autant que depuis la crise du Covid-19, la fréquentation du site a augmenté passant de 350000 visiteurs par an à 500000 : "Quand on a un public très diversifié, c’est une proportion de personnes qui n’est pas forcément préparée à la randonnée en montagne donc avec des comportements qui ne sont pas toujours en adéquation avec les sites. Ils arrivent avec du matériel de camping, mais de camping classique, des tables de pique-nique, des tentes pour le bivouac qui ne pas adaptées. En altitude, on peut croiser des gens avec des sacs surdimensionnés dans des épreuves titanesques et puis on a des gens qui n’ont pas forcément les codes du comportement à adopter en montagne, que ce soit avec les troupeaux, que ce soit par rapport aux gardiens de refuge, des gens qui vont aller faire leur besoin derrière le chalet d’un habitant d’ici. Il y a le vivre ensemble qui n’est pas évident pour tout le monde."

Réchauffement climatique

Yvette Mocand tient une buvette dans le cirque du fer-à-cheval depuis près de 20 ans maintenant, elle aussi a vu une hausse de la fréquentation: "La fréquentation d’années en années a évolué surtout à partir des années 80/85 et puis après avec la pandémie, ça a été beaucoup plus fréquenté. Les gens sont à la recherche d’espaces aussi grands. Et ce n’est pas vraiment le même touriste."

Elle est aussi témoin privilégié des conséquences du réchauffement climatique sur le site. "Depuis sept, huit ans, c’est flagrant. L’hiver on voit de moins en moins les cumuls de neige, on est passé de 10-11 mètres à 6-7 mètres. Les cascades durent moins longtemps, la roche est plus friable, car il fait plus chaud, il y a beaucoup plus d’éboulis qu’avant."

Chez elle, il n’y a pas d’électricité, ni d’eau potable : "Tout ça nous inquiète, car l’eau vient des montagnes. Ce sont des sources qui vont se tarir un peu plus vite et ça va être un problème en amont et en aval. Nous par exemple, on capte l’eau à une cascade qui doit couler tout l’été, et là le niveau a déjà beaucoup baissé."

Pour autant, Yvette, ne se lasse pas de ce paysage : "On ne peut pas rêver mieux comme cadre, c’est très joli. Beaucoup de clients me disent, vous devez être blasée depuis tout ce temps, mais pas du tout. Le paysage change à toutes les saisons, la lumière à toute heure, on trouve que notre vallée est très jolie."

Des visites guidées du site sont organisées tous les lundis. Le site est accessible toute l’année, des descentes à VTT à l’automne sont prévues et la pratique du ski de fond est possible en hiver.

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