Un wingsuiter russe a trouvé la mort lundi 3 octobre, en s’écrasant contre un immeuble de Chamonix. De quoi relancer le débat sur un sport de plus en plus décrié pour sa dangerosité.
Un ressortissant russe qui pratiquait le wingsuit s’est tué lundi 3 octobre à Chamonix. Sa voile ne se serait pas ouverte correctement et il aurait percuté de plein fouet la façade d’un bâtiment.Depuis le début de l’année, 35 personnes ont trouvé la mort dans le monde en pratiquant le wingsuit. Un nombre qui s’élève à huit en France dont cinq à Chamonix, selon le site internet du magazine spécialisé, Blinc. "Il a percuté un mur, mais il aurait pu percuter des personnes ou une voiture", a déclaré Jean-Louis Verdier, premier adjoint au maire de Chamonix, au micro de France Bleu Pays de Savoie. "Le wingsuit est un sport nouveau, en pleine croissance et les pratiquants ne maîtrisent pas tout", a-t-il poursuivi.
Nouveau? Pas si vrai. En 1912 avait lieu le premier accident spectaculaire. Un des pionniers du sport, le Français Franz Reichelt, se tuait en se jetant du deuxième étage de la Tour Eiffel avec son costume ailée. La discipline a pris son essor quand la première aile fiable a été développée, dans les années 1990. C’est ce développement, subit, qui pose question.
Réfléchir à des solutions
En 2012, Éric Fournier, le maire de Chamonix avait d’ailleurs interdit cette discipline, consistant à se jeter dans le vide vêtu d’une combinaison en forme d’aile pour planer, avant de l’autoriser à nouveau en 2013. Lors d'un saut, les "hommes oiseaux" peuvent atteindre 200 km/h en quelques secondes.
Plus interdite donc, cette pratique n’en reste pas moins réglementée. Les adeptes doivent notamment prévenir le PGHM avant chaque vol. Les sauts sont également interdits entre 10h00 et 15h00 du 1er juin au 30 septembre pour éviter tout accident avec les parapentistes.
Des restrictions qui posent questions après l’accident de lundi. Sont-elles suffisantes pour éviter les risques? En l’occurrence non surtout, comme ce fut le cas mardi, si les habitants en contrebas sont eux aussi menacés par ces vols. "On va réfléchir à des solutions pour éviter ce type d'accident. Ce qui nous inquiète, c'est la mise en danger d'autrui", a conclu Jean-Louis Verdier.