C’est une cabane perchée à près de 3000 mètres d'altitude dans le massif du Mont-Blanc, depuis 118 ans. Les plus aguerris des alpinistes y sont déjà passés au moins une fois. Ce jeudi 25 août, le refuge de la Charpoua ferme ses portes. Devenu trop vétuste, il va être démonté pièces par pièces puis reconstruit au même endroit.
Dans sa cabane en bois, perchée dans la montagne au-dessus de Chamonix, Sarah Cartier, 33 ans, est dans les cartons. Dans quelques jours, elle devra quitter "son refuge", celui dont elle est la gardienne depuis près de huit ans. Pour cause, le refuge de la Charpoua, l’un des plus vieux des Alpes, va fermer ses portes ce jeudi. Ensuite, il va être entièrement démonté pour être remonté exactement au même endroit : "Je ne suis pas du genre nostalgique à m’attacher aux vieilles planches, vous savez. Il était temps, car la cabane arrive en bout de course quand même."
Crée sous l’impulsion du Club des Sports Alpins de Chamonix, ce refuge qui trône au pied des Drus dans le massif du Mont-Blanc depuis 118 ans, a subi les ravages du temps. Une page qui se tourne pour la gardienne : "Je suis contente de cette rénovation, c'est une nouvelle aventure, une nouvelle histoire."
C’est une nouvelle aventure, une nouvelle histoire
Sarah Cartier, gardienne du refuge
Mais avant de commencer cette nouvelle histoire, il faut donc tout déblayer : la vaisselle, les casseroles, le mobilier… "Tout ça, ça descend en hélicoptère lundi", lâche Sarah. Le mobilier, pour la plupart, va être récupéré pour le futur refuge. "L’idée, c’est quand même de garder l’esprit de la cabane." Avant d’ajouter : "Il n’y aura pas plus de confort, il n’y aura pas la wifi, pas de sauna", plaisante la gardienne.
Conserver l’esprit de la cabane
Pour garder cet esprit rudimentaire, "toutes les pièces vont être numérotées et certains meubles vont être conservés et rénovés par un menuisier" , nous dit Sarah.
Tout le gratin de l’alpinisme mondial a mangé à cette table
Sarah Cartier, gardienne du refuge
La table notamment, qui avait été montée à pied en 1904 : "La table, c’est le symbole du refuge, raconte la gardienne, elle a 118 ans d’histoire et réellement, je pense que tout le gratin de l’alpinisme mondial a mangé à cette table."
Aujourd’hui, le refuge compte 12 couchages pour une surface de 24m², la cabane rénovée sera un peu plus grande, mais comptera également 12 lits avec, en plus, un coin pour la gardienne, "ça sera au fond de la cabane là où il y a l’espace de stockage actuellement."
Parmi les nouveautés de la future cabane, le dortoir va être séparé de la salle à manger : "C’est trop mignon quand on est deux, mais quand on est 12 dans le dortoir juste à côté de la salle où l’on mange, ce n’est vraiment pas terrible, on est très vite les uns sur les autres." Et une récupération d’eau de pluie devrait être installée sur le toit.
Lundi 29 août, Sarah quittera le refuge pour au moins 10 mois, elle espère reprendre son job de gardienne dès l’été prochain, mais "avec les travaux, on ne sait jamais", confie la trentenaire.