Le départ de Nicolas Hulot du gouvernement est une déception pour la présidente de l'association Inspire, dans la vallée de l'Arve. Le désormais "ex" ministre de l'environnement était venu à Chamonix il y a 1 an et avait pris à bras le corps le dossier de la pollution au pied du Mont-Blanc.
"Vous me l'apprenez, c'est une catastrophe" ! Ce mardi 28 août 2018 vers 9h30, la présidente de l'association Inspire n'a pas encore eu vent de la nouvelle. Une heure plus tôt, à la surprise générale, Nicolas Hulot a annoncé sur France Inter qu'il quittait le gouvernement. Pour Anne Lasmann Trappier, qui dirige l'association environnementale engagée pour la lutte contre la pollution dans la vallée de l'Arve, "s'il abandonne, c'est qu'il sent que c'est foutu".Nicolas Hulot était venu le 29 septembre 2017 à Chamonix, accompagné de la ministre des transports Elisabeth Borne et de la ministre de la santé, Agnès Buzyn. La visite avait soulevé beaucoup d'espoirs dans la vallée, l'une des plus polluées de France. "On avait jamais eu un ministre qui nous écoutait autant" explique Anne Lasmann Trappier. "On avait pas eu à le convaincre de l'urgence de prendre des mesures car il était déjà convaincu".
Même s'il avait déclaré ne pas venir "avec une baguette magique", Nicolas Hulot avait convaincu les acteurs locaux que le dossier de la pollution de la vallée était pris au sérieux.
En juin dernier pourtant, 10 mois plus tard et alors que le ministre était attendu pour les premières annonces concrètes, l'annulation de sa visite avait inquiété : "on a bien compris à l'époque qu'il n'avait rien à annoncer, c'était déjà une mauvaise nouvelle" déplore encore la présidente d'Inspire. Pour elle, Nicolas Hulot "n'arrivait pas à mener sa politique" et tous les arbitrages était pris "soit directement à l'Elysée, à Matignon ou à Bercy".
Et maintenant ? Anne Lasmann Trappier se dit inquiète pour le dossier de la pollution dans la vallée du Mont-Blanc : "il va falloir convaincre son successeur, on va repartir de très loin".