Le train du Montenvers et le téléphérique de l'Aiguille du midi devraient rouvrir le 15 mai à Chamonix, quelques jours après le déconfinement. Des mesures sanitaires drastiques ont été imaginées pour faire face au coronavirus.
Au pied de l'Aiguille du midi, la gare de départ du téléphérique est désespérément déserte. Et voilà plusieurs semaines que le célèbre train rouge du Montenvers n'a pas emprunté ses rails allant de Chamonix à la Mer de glace. Après plusieurs semaines d'arrêt complet, les professionnels du tourisme se préparent à redémarrer dès que l'heure du déconfinement aura sonné en Haute-Savoie, à partir du 11 mai.
La reprise se fera sous le signe de la sécurité sanitaire. "On a commandé 100 000 masques, on obligera les gens à porter un masque. Il y aura des caméras thermiques devant l'Aiguille du Midi et le Montenvers", énumère Mathieu Dechavanne, président de la Compagnie du Mont-Blanc qui administre ces deux sites. Ils devraient accueillir des touristes à nouveau dès le 15 mai.
Néanmoins, pas question de voir des groupes de touristes entassés comme c'était le cas avant le confinement. Les précautions sanitaires seront renforcées pour limiter la propagation du nouveau coronavirus : "On va baisser la capacité de gens de l'ordre de 40 à 50%. Les bennes et les wagons seront aérés constamment". A Chamonix, la moitié des 3 millions de touristes accueillis chaque année sont étrangers. Pour cette saison, pandémie oblige, il faudra faire une croix dessus.
"Les Asiatiques, les Américains, on ne les aura pas pendant un an au minimum. Il faut se préparer à ça, estime Mathieu Dechavanne. On espère qu'il y aura une forme de compensation avec un afflux de clientèle française, et pour les avoir, il faut garantir des normes d'hygiène très élevées. C'est ce sur quoi on travaille." Un plan a été élaboré par l'entreprise pour prévoir l'accueil des touristes à l'heure du Covid-19. Il a été transmis en préfecture et se trouve en attente de validation.
"Il faut que la machine reparte"
Près de 90% des salariés de la Compagnie du Mont-Blanc ont été mis au chômage partiel dès le début du confinement. Domaines skiables, remontées mécaniques... Tout a fermé quand le confinement a été prononcé, occasionnant un manque à gagner "de l'ordre de 15 millions d'euros" pour l'entreprise.
"Il y a des guides de haute montagne qui dépendent de notre activité, des parapentistes, des vététistes... Il faut que la machine reparte dans des conditions de sécurité optimales. On va le faire graduellement en espérant qu'à partir du mois de juin, on puisse revenir à une situation plus normale. Ca nous permettra aussi d'avoir un maximum de recul à l'issue de l'été pour préparer au mieux la saison d'hiver", ajoute M. Dechavanne. Car le président de la Compagnie du Mont-Blanc en est convaincu, il faudra s'accommoder de cette situation "pour les deux ans à venir".