Les associations environnementales réclament des mesures plus courageuses de la part des élus et de l'Etat dans la vallée de l'Arve en Haute-Savoie. Ce jeudi 17 mai 2018, la France a été renvoyée devant la cour de justice de l'Union européenne pour la mauvaise qualité de son air.
Les associations du Réseau Air 74 réclament jeudi des mesures plus courageuses pour la vallée de l'Arve, l'une des plus polluées du pays, après le renvoi de la France devant la Cour de justice de l'UE pour la mauvaise qualité de son air. "La décision européenne n'est pas une surprise (...). La France reste engluée dans une politique de transports pro routière", déplore dans un communiqué le Réseau de 24 associations de Haute-Savoie.
La Commission européenne a décidé de renvoyer la France et cinq autres Etats membres devant la Cour en raison de leurs manquements répétés à leurs obligations en matière de qualité de l'air. La France est visée pour le non-respect des valeurs fixées pour le dioxyde d'azote (NO2) issu des pots d'échappement. Une pollution qui asphyxie la vallée de l'Arve, en Haute-Savoie, où sont aussi fréquemment dépassées les valeurs de particules PM10, émises à 60% par le chauffage.
En janvier, le Réseau Air 74 avait proposé à Nicolas Hulot une panoplie de 25 mesures pour la feuille de route que le ministre de la Transition écologique leur avait proposé de co-écrire.
Mais "d'importantes propositions n'ont pas été retenues dans la feuille de route finale du gouvernement". Pas un mot notamment sur le ferroviaire pour les marchandises, déplorent les associations.
Ces dernières dénoncent "le manque de courage et d'ambition des élus et de la préfecture et les appellent à prendre en compte leurs propositions" dans le second Plan de Protection de l'Atmosphère de la vallée de l'Arve (PPA).
Très industrialisée et peuplée, cette vallée encaissée, traversée par une autoroute, mène d'Annemasse, en banlieue de Genève, au Mont-Blanc. Elle est parcourue par de nombreux poids-lourds.
La Commission avait accordé en janvier une "dernière chance" aux pays concernés, leur réclamant un plan d'action. Paris l'avait soumis en février, avant de présenter des plans spécifiques pour les 14 zones les plus polluées du pays, que Nicolas Hulot avait jugés "à la hauteur des enjeux".
Selon l'Agence européenne de l'environnement, la pollution aux particules fines est responsable de près de 400.000 décès prématurés par an, dont 35.000 en France. Pour le NO2, les morts prématurées sont estimées à 75.000 par an en Europe, dont 9.300 en France.