Aux deux extrémités du tunnel du Mont-Blanc, des cérémonies de commémoration se sont déroulées ce dimanche 24 mars. Les familles des victimes ont soufflé une 25e bougie après l'incendie du tunnel du Mont-Blanc.
Chaque année, c'est un rendez-vous marqué au fer rouge pour de nombreuses familles des victimes de ce 24 mars. Mais cette année, l'anniversaire est encore plus symbolique, 25 ans après le début de l'incendie qui a causé la mort de 39 personnes.
Commémorer pour "les faire vivre"
Le samedi 23 mars, l'association des familles de victimes a organisé une cérémonie de commémoration en petit comité. Un moment intime où une trentaine de proches s'est réunie devant le mémorial du tunnel du Mont-Blanc.
"Il faut continuer à commémorer pour les faire vivre, ne pas les oublier. [...] Pour beaucoup de familles, cela reste un traumatisme. Le mémorial est le seul lieu qui représente quelque chose car certains ne veulent pas passer dans le tunnel pour ne pas rouler sur nos morts." livre Marie-Ange Chatuzelot, présidente de l'association des familles de victimes.
Ce dimanche 24 mars, jour pour jour, un autre temps de recueillement s'est tenu des deux extrémités du tube. A 10h56, précisément, la sirène a retenti. Une heure à laquelle le camion belge, à l'origine de l'incendie mortel, était entré dans le tunnel du Mont-Blanc.
Une minute de silence a été observée par les officiels et les familles venus commémorer leurs défunts. Emmanuelle Le Bras avait 12 ans lorsqu'elle a perdu son père ce jour-là. "Je me souviens de ces jours à attendre avec espoir les nouvelles devant la télévision. Cela a été un ascenseur émotionnel en permanence jusqu'au couperet. Cela a été très dur et éprouvant."
"La douleur est aussi vive, on a simplement appris à vivre avec"
Malgré les souvenirs remués, Emmanuelle Le Bras continue de se rendre le plus régulièrement devant la plaque commémorative apposée sur le tunnel. Aujourd'hui, il y revient avec ses enfants qui n'ont pas connu leur grand-père.
Chaque année, tous les proches des victimes se retrouvent pour ne pas oublier cette tragédie mais aussi pour partager un moment ensemble. "Cette association est devenue une famille. Malgré les émotions et ce qui s'est passé, on reste très contents de se retrouver. On a finalement vécu la même chose. On se comprend et on sait ce que chacun a vécu." La douleur est aussi vive, on a simplement appris à vivre avec" confie Emmanuelle Le Bras.
Parmi les personnes présentes sur la plateforme française du tunnel, on retrouvait également plusieurs pompiers notamment certains présents le jour du drame. Les agents d'exploitation du tube se sont également joints à la cérémonie. Ils ont déposé une gerbe de fleurs à l'entrée du tunnel.
Un temps de recueillement ponctué par une visite de la salle de commandement du tunnel pour observer les évolutions réalisées depuis l'incident. "L'accident de 1999 a marqué tout le monde aussi dans l'entreprise. C'est important pour nous de montrer que ce qui s'est passé n'est pas oublié. Chacun a pleinement conscience que la sécurité est l'enjeu numéro 1 dans le tunnel du Mont-Blanc. Nous faisons le maximum et le nécessaire pour la garantir à tout moment." explique Erwan Le Bris, directeur général d'autoroute et tunnel du Mont-Blanc.
Ensemble, les familles, l'exploitant et les services de secours gardent un œil commun sur la sécurité du tunnel du Mont-Blanc. Une surveillance mutuelle pour éviter que le drame de 1999 se reproduise dans les années à venir.