La légende du trail Kilian Jornet n'exclut pas un retour sur les chemins de l'Ultra-trail du Mont-Blanc (UTMB) dans les prochaines années, a-t-il annoncé ce mardi 28 mai. Critique vis-à-vis de la direction prise par le groupe UTMB ces dernières années, il avait proposé à certains coureurs de choisir une autre course de référence, en janvier dernier.
La légende du trail pourrait-elle revenir sur les sentiers de l'UTMB dans les prochaines années ? En janvier, le traileur catalan Kilian Jornet avait indiqué qu'il ferait l'impasse sur l'Ultra-trail du Mont-Blanc, qui rassemble chaque fin d'été à Chamonix des milliers de coureurs et des dizaines de milliers de spectateurs.
Critiques vis-à-vis de la direction prise par le groupe UTMB depuis le lancement en 2022 d'un circuit de compétitions en partenariat avec Ironman, Kilian Jornet et le traileur américain Zach Miller avaient envoyé un mail à d'autres athlètes en leur proposant de choisir une autre course de référence cette année.
"Il y avait des problèmes d'impact environnemental, de sponsoring, d'acquisition de courses", cite-t-il pêle-mêle pour expliquer sa montée au créneau. Avant de tempérer directement : "Ça reste une épreuve que j'adore et même si on diffère sur certains points, on a quand même beaucoup de points communs (avec l'UTMB). C'est une course que j'aimerais refaire dans le futur."
"J'avais des hallucinations"
Embêté l'été dernier par une blessure au bassin qui l'a contraint à renoncer à l'UTMB, course mythique de 170 km autour du mont Blanc qu'il a déjà remportée quatre fois, Kilian Jornet s'était lancé en octobre dans un projet bien différent : huit jours dans les Pyrénées pour gravir 177 sommets de plus de 3 000 mètres d'altitude, non loin des montagnes au pied desquelles il a grandi.
"C'était l'expérience la plus dure de ma vie, avec 20 heures de montagne par jour sur des parcours compliqués", raconte-t-il. "J'avais mal partout, j'étais fatigué et j'avais des hallucinations."
"En compétition, on apprend à se connaître, on sait comment s'entraîner alors que dans ce genre de projet en montagne on cherche des choses qu'on ne connaît pas encore. Ça m'apporte plus d'émotions", poursuit-il.
Un ultra "en XXXL"
Cet été, Kilian Jornet a coché seulement deux trails courts à son programme, la Zegama en Espagne qu'il a remportée dimanche, et Sierre-Zinal en Suisse en août. "C'est une belle excuse pour bien s'entraîner" sourit-il.
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Mais le gros objectif sera ailleurs : dans un nouveau "long projet personnel" à partir de septembre dont il refuse pour l'instant de dévoiler les contours. "Les projets en montagne me permettent de chercher des limites qui sont plus profondes qu'en compétition", glisse-t-il. "L'effort sera un peu similaire à un ultra-trail, je vais explorer l'ultra en XXXL."
Depuis quelques années, le Catalan endosse de moins en moins de dossards : "En début de carrière, on recherche les résultats, les chronos, les victoires", énumère-t-il. "Mais avec les années, ma motivation est plus tournée vers la recherche de sensations, vers une exploration des limites hors des compétitions, dans d'autres projets en montagne."
J'essaye aussi de travailler sur la façon dont on peut influencer les acteurs du trail pour être plus cohérent avec les valeurs du sport et la préservation de l'environnement.
Kilian Jornet.
Opposé au développement sans limite d'un sport dont la popularité a explosé ces dernières années, Kilian Jornet fait partie des athlètes soucieux de réduire l'impact environnemental de leur pratique sportive. Il limite ainsi les courses à l'international pour privilégier les compétitions en Norvège, où il est installé, et en Suède.
"Il y a toujours des contradictions", admet-il. "Individuellement, j'essaye de créer un calendrier (de courses) qui ne me fait pas voyager beaucoup. Mais j'essaye aussi de travailler sur la façon dont on peut influencer les acteurs du trail pour être plus cohérent avec les valeurs du sport et la préservation de l'environnement dans lequel on le pratique."