Le Haut-Savoyard Vincent Bouillard a créé la sensation de cet UTMB après avoir remporté le mythique ultra-trail, ce samedi 31 août, en moins de 20 heures. L'athlète de 31 ans, ingénieur de métier, revient sur sa victoire surprise et sa gestion de course.
Personne ne l'avait vu venir. À 31 ans, le Français Vincent Bouillard a déjoué tous les pronostics, ce samedi 31 août, pour remporter l'UTMB 2024 au nez et à la barbe de dizaines de favoris et athlètes professionnels. Il a réalisé, par la même occasion, le troisième meilleur temps de l'histoire de l'épreuve : 19 heures, 54 minutes et 23 secondes.
Un scénario dingue qui s'est dessiné dans la nuit de vendredi à samedi. Déjà bien placé dans la première partie de course, le Haut-Savoyard s'est retrouvé seul en tête au passage de Courmayeur (km 80) après les abandons successifs de plusieurs favoris, dont le tenant du titre Jim Walmsley.
"À ce moment-là, j'ai vraiment essayé de me focaliser sur moi-même et sur mon effort. J'ai géré ça comme un effort en solitaire. J'ai essayé de ne pas trop me préoccuper de ce qu'il se passait autour", explique Vincent Bouillard au lendemain de la course.
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"Des opportunités comme se retrouver en tête de l'UTMB, ce n'est pas tous les jours. J'ai pu demander, au fur et à mesure des checkpoints, quels étaient les écarts derrière moi. J'ai essayé d'agrandir ces écarts. Puis, plus on approchait de l'arrivée, plus je me disais que ça pouvait aller au bout", poursuit le grand gagnant.
Retour au travail lundi
L'Annécien remporte ainsi sa plus grande victoire, avec près de 30 minutes d'avance sur ses premiers poursuivants, le Français Baptiste Chassagne et l'Equatorien Joaquin Lopez. Une surprise pour le grand public, mais aussi le fruit d'un long travail d'entraînement : "C'est un projet qui a mis beaucoup de temps à se mettre en place."
"Il y a un entraînement physique. Mais il faut aussi s'assurer que, mentalement et psychologiquement, on est prêt à y consacrer autant d'heures, notamment dans un cadre de travail, dans le cadre social et le cadre familial. Ça rentre dans un emploi du temps, mais il faut s'assurer auprès de ses proches que c'est compatible avec toutes les autres choses qui peuvent constituer un quotidien", explique Vincent Bouillard, dont les entraînements hebdomadaires peuvent atteindre plusieurs dizaines d'heures.
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Ce Haut-Savoyard, pendant un temps expatrié aux Etats-Unis, exerce toujours son métier d'ingénieur en développement de produits pour l'équipementier sportif Hoka : "J'ai le boulot qui va reprendre demain (lundi). Mais j'ai l'avantage que ce soit sur place, on a pas mal de réunions prévues dans la vallée de Chamonix", sourit-il.
Mais son esprit sera, lui, encore un peu dans les sentiers : "Je pense qu'il va me falloir quelques jours, au moins, pour réaliser ce qu'il s'est passé. Mais ça fait aussi partie du plaisir de se laisser un peu le temps de décompresser et de réaliser petit à petit."