Agé de neuf ans, Victor n’est pas un aigle comme les autres. Avec son fauconnier, Jacques-Olivier Travers, ce Pygargue à queue blanche a survolé cinq des plus grands glaciers alpins pour nous sensibiliser au réchauffement climatique. Les images sont à couper le souffle !
Tout au long du mois de septembre, il a survolé cinq des plus grands glaciers alpins dans cinq pays européens. Victor n’est pas un aigle comme les autres. Agé de neuf ans, l’oiseau s’est élancé d’abord du Piz Corvatsch en Suisse puis du Zugspitze en Allemagne avant de prendre la direction du Dachstein en Autriche et de la Marolada en Italie. Ce mardi 8 octobre 2019, Victor terminera son périple par un second et dernier vol à l’Aiguille du Midi, à Chamonix, un sommet duquel il s’est déjà élancé quelques jours plus tôt. Avec sa caméra fétiche sur le dos.
Car non content de voler, l’oiseau filme. Il nous offre ainsi un spectacle à la fois magique et terrifiant. La magie de pouvoir apercevoir nos massifs comme si nous étions des aigles. La peur, la crainte, en découvrant l’ampleur des dégâts causés par le réchauffement climatique. L’idée est de montrer au monde l’impact des bouleversements en cours sur nos montagnes. Des montagnes que Victor et ses congénères n’habitent plus : le Pygargue à queue blanche, un aigle pêcheur, a été éradiqué des Alpes françaises par l’Homme il y a maintenant deux siècles.
Organisée par le fauconnier Jacques-Olivier Travers et par « Freedom Conservation », une association qui travaille et milite pour la réintroduction des Pygargues, la « Chopard Alpine Eagle Wings » a donc un objectif pédagogique appuyé par l’Agence spatiale européenne. Une pédagogie par l’émerveillement tant les images ramenées par Victor sont belles. L’objectif semble d’ailleurs réussi : les images captées par l’aigle de Haute-Savoie ont déjà été reprises et diffusées par des médias du monde entier. Elles ont fait l’ouverture des journaux télévisés de nombreuses chaînes américaines, de la BBC et d’Al Jazeera. Ce mardi 8 octobre, à Chamonix, de nouvelles séquences seront dévoilées.
Une réussite de plus pour Victor et son fauconnier, Jacques-Olivier Travers, tous deux habitués aux exploits en plein vol. Basés en Haute-Savoie, aux Aigles du Léman, le Rapace et son Humain se sont entraînés de longs mois durant pour réaliser ces vols hors normes dont celui de Chamonix, la plus longue des cinq étapes avec ses sept kilomètres de distance. Au-delà des images, de la sensibilisation, cette réussite montre également qu’il est possible de réapprendre à voler en pleine nature à un aigle né en captivité, comme Victor. Une réintroduction en milieu sauvage serait donc possible. Encore faut-il la vouloir et s’en donner les moyens en préservant une nature qui ne cesse de se dégrader. Tel est, sans doute, le message de Victor.