Redoutable adversaire des trailers de l'UTMB, la nuit qui force les concurrents à puiser au-delà de leurs forces dans un mental hors-norme. Entre hallucinations et blessures, à la rencontre de ceux qui encouragent et ceux qui affrontent.
Ainsi au kilomètre 35 sur 170 de l'UTMB , à notre-dame de La Gorge, il est un point de bascule pour les concurrents qui bravent à la lueur de la frontale l'obscurité et cette année un froid particulier dû à un vent tenace.
Des concurrents qui vont devoir opérer un changement de régime pour passer le cap et rentrer dans leur bulle, c'est-à-dire se refermer, se concentrer, oublier ce qui fait mal... Et avancer nous explique l'un de ces surhommes.
Un autre nous confie : " Je pense à ma famille, à mes amis, à tous ceux qui attendent à l'arrivée, à ceux qui ont disparu aussi. Ça m'aide à passer ces coups de dur. "
Et puis, il y a aussi les courageux emmitouflés qui au bord de l'itinéraire encouragent les coureurs en lançant dans la nuit leur prénom inscrit sur leur dossard. "J'ai déjà fait des courses comme ça, et entendre son prénom venant d'un inconnu, je pense que ça les touche."
A noter que pour la grande majorité des concurrents, il leur faut passer une deuxième nuit dehors par des températures peu amènes. Car seule une poignée de trailers réussit à franchir la ligne d'arrivée à Chamonix suffisamment rapidement pour ne pas avoir à endurer une deuxième course sous les étoiles et les nuages.
"Je vois des écureuils et des chats sous chaque pierre" nous confie une concurrente dont le mari s'inquiète. "Moi j'ai vu mon mari en robe de mariée dans un arbre !" nous raconte encore cette autre traileuse. Les hallucinations accompagnent souvent l'effort surhumain
Le défi de la deuxième nuit :reportage de nos envoyés spéciaux sur l'UTMB Jordan Guéant, Cécile Mathy et Mélanie Ducret