Deux industriels de Haute-Savoie ont imaginé un masque à filtration céramique, réutilisable à l'infini. Entièrement transparent, il facilite la compréhension des personnes sourdes ou malentendantes. Sa commercialisation pourrait commencer dans les prochains mois.
La solution pour en finir avec l'achat incessant de masques ? Deux entreprises de Haute-Savoie veulent commercialiser un modèle réutilisable à l'infini, alors que l'usage du masque tend à se généraliser depuis le déconfinement.
Inconfort, gêne respiratoire... Le port du masque chirurgical ou en tissu, de mise dans la lutte contre le coronavirus, n'est pas simple pour tout le monde. C'est de là qu'est née l'idée de deux industriels haut-savoyards. Christophe Chambet et Louis Pernat, directeurs de Precise France (filiale de Pracartis) et Nanoceram (HPB Group), ont imaginé un masque en silicone doté d'une "grande respirabilité" grâce à une filtration céramique.
"Pendant le confinement, je réfléchissais à la manière dont notre industrie pouvait participer à l’élan de solidarité d’aide aux soignants. J’ai pensé aux filtres à particules des voitures et voilà comment l’idée est née", explique Alain Auffret, directeur technique du groupe Pracartis dans un communiqué.
Implanté à Peillonnex, Precise France est spécialiste de l'usinage tandis que Nanoceram, basé à Marnaz, travaille sur des solutions technologiques à base de céramique. Les deux entreprises se sont alliées pour concevoir cet équipement baptisé Precisemask. Toujours en phase de test, il pourrait être commercialisé avant la fin de l'année. "On a été surpris du large écho que notre produit a rencontré, affirme Juliette Chambet du groupe Pracartis. On a été contacté par des particuliers mais aussi beaucoup d'entreprises du BTP, du secteur médical..."
Le Groupe PRACARTIS s'associe au groupe Bouverat-Pernat pour développer le 1er masque à filtration céramique...
Publiée par Precxis sur Lundi 22 juin 2020
Attente de certification
Des prototypes ont déjà vu le jour, mais le système de filtration est toujours en cours de certification. Il s'agit de faire valider la respirabilité et la filtration sur les microorganismes pour que le masque soit aux normes. Si les tests sont concluants, la production pourra être lancée mi-juillet. La phase de moulage pourrait prendre "plusieurs semaines", selon Juliette Chambet. Les masques seraient prêts au plus tôt en septembre.
Le prix de vente serait de 150 euros pour les particuliers et 100 euros pour les professionnels. Une fois l'équipement acheté, il suffit de laver régulièrement la cartouche filtrante en céramique. Cette dernière permettrait une filtration à plusieurs niveaux : FFP1, FFP2 ou FFP3.
Autre atout du prototype : sa transparence permet aux personnes sourdes et malentendantes de percevoir les expressions du porteur, facilitant la compréhension. "Nous sommes soutenus par la fondation pour l'audition depuis le début du projet", ajoute Mme Chambet.
Il permettrait aussi d'"humaniser la relation avec les patients" pour les personnels soignants, de protéger les personnes fragiles en cas de pic épidémiologique ou même les personnes allergiques au pollen, mettent en avant les deux groupes. Sans compter son intérêt pour l'environnement, puisqu'il ne génère - presque - aucun déchet.