Anaïs Caradeux, la championne de ski freestyle originaire de Haute-Savoie, est partie à Bali début mars pour surfer. Elle avait prévu un retour mi-avril, mais les choses ne se sont pas passées comme prévu...
Dans la vie, Anaïs Caradeux à deux passions sportives. La première : le ski halfpipe, la discipline qui l’a révélé au grand public avec deux participations aux Jeux olympiques. La deuxième : le surf, qu’elle pratique en amateur depuis quelques années, entre autres sur les spots de Bali en Indonésie.
C’est là-bas qu'Anaïs est partie début mars : "Le 8 exactement, une semaine avant que les choses ne prennent une autre tournure, car franchement à ce moment-là je n’imaginais pas qu’on vivrait une histoire pareille. Fin mars quand l’ambassade de France a mis des vols en place, je n’ai pas voulu être rapatriée. Je pensais rentrer mi-avril, je crois que c’est raté."
Depuis, la sportive originaire de Haute-Savoie est donc "coincée" en Indonésie, "confinée" dans un petit village en compagnie d’une vingtaine d’amis, "une bande de potes, filles et garçons, venus de tous les horizons. On est une petite communauté mais on fait hyper gaffe entre nous. Depuis plus de quatre semaines, on vit ensemble et même si personne n’a été malade, on continue de respecter les distances de sécurité, on ne partage aucune affaire, on fait super attention à tout".
"Désinfectés à chaque fois qu'on rentre dans notre quartier"
Tout comme en France, l’Indonésie a pris des mesures pour lutter contre le Covid-19. "Le confinement existe, mais c’est plus un confinement de « zone », précise Anaïs. Par exemple, si tu quittes ton quartier, à ton retour il y a un checkpoint tenu par des milices locales qui t’attendent et tu dois te laver les mains avant de rentrer. Ils te prennent aussi la température et ils désinfectent ton scooter avec de grosses pompes remplies d’un produit qui sent la javel. Sinon on porte des masques quand on va dans des magasins."
La façon de gérer la crise, les mesures mises en place par les autorités ont rassuré Anaïs : "Franchement, je suis agréablement surprise, tout se déroule bien. D’un point de vue sanitaire je me sens en sécurité même si je suis à des milliers de kilomètres de la France. Je reste vigilante, consciente du danger, mais je ne suis pas flippée. Je pense avoir fait le bon choix en ne rentrant pas à la maison. Dans mon petit studio annécien je crois que je n'aurais pas tenu le coup".
La vague au bout la rue
Si Anaïs Caradeux est partie, c’est donc pour surfer. Et de ce côté-là, "c'est vraiment top. On descend la rue, on arrive sur la plage et on a le choix puisque trois spots s’offrent à nous, raconte la sportive. J’en profite au maximum, en moyenne trois fois par jour. Tôt le matin, vers midi et en fin de journée. Un vrai bonheur mais là aussi on fait attention car il n’y a pas mal de requins".
Anaïs Caradeux prend aussi du temps pour faire du yoga, un peu de méditation, et aussi deux ou trois lettres de motivations à envoyer aux partenaires et sponsors, histoire de reprendre correctement quand l’heure du retour sonnera. "Alors là je ne sais pas trop quand, car la compagnie aérienne avec laquelle je suis partie m’a laissée entendre que les premiers vols ne seraient disponibles que... début juin. Si c’est vrai ça va commencer à faire long..."