Covid-19 : Le Collectif "Touche pas ma salle" manifeste à Paris, Nadia, prof de sport en Haute-Savoie dit sa détresse

Les propriétaires de salles de sport manifestent ce mardi 12 janvier devant l'Assemblée nationale à l'appel du collectif "Touche pas à ma salle".  Certains n'ont pas rouvert leurs portes depuis bientôt 9 mois. Exemple en Haute-Savoie : Nadia Serre la propriétaire de Studio Giffre, qui se bat...

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Avec une perspective de réouverture qui s’éloigne sur 2021, et pas avant mi-février comme l'a annoncé le premier ministre, les salles de sport subissent de plein fouet les conséquences de la crise actuelle. Après plus de 7 mois de fermetures administratives, les gérants des salles de sport , comme beaucoup de secteurs, sont dans une situation de souffrance, de lassitude et d’exaspération.

Ils ont de nouveau manifesté ce mardi 12 janvier devant l'assemblée nationale à Paris à l'appel du collectif "Touche pas à ma salle".

En octobre dernier, de Zinédine Zidane à Alizé Cornet, plusieurs sportifs reconnus avaient signé une tribune pour alerter sur la nécessité de rouvrir les salles de sport en France," un enjeu de santé publique" à leurs yeux.

C'est aussi le sentiment de Nadia Serre, professeur de sport depuis plus de 20 ans à Saint-Jeoire en Haute-Savoie. Dès le premier confinement, Nadia a changé ses habitudes, propose des cours à distance en visioconférence et se bat pour tenter de satisfaire tous les sportifs mais c'est très compliqué pour tout le monde.

Sa salle aujourd'hui froide, et aux vapeurs de gel hydroalcoolique n'a plus rien à voir avec celle qu'elle était, rien à voir avec les rires, la sueur mais surtout l'énergie que Nadia Serre a su transmettre depuis 20 ans . Elle se limite désormais à un écran. Nadia s'est organisée pour garder la majorité de ses cours par visio conférence. la professeure de sport a dû devenir aussi technicienne son et vidéo.

"Au début, il y avait de l'engouement, à présent c'est la lassitude"

A l'apparition du virus, et à l'annonce du 1er confinement, quand personne ne se doutait encore que la crise allait à ce point s'installer dans la durée, " il y avait de l'engouement" raconte Nadia, même devant un écran, c'était même assez rigol ,au début... à présent c'est la lassitude" pour tout le monde.

L'écran ne remplace pas le contact humain, se retrouver dans une salle de sport, c'est aussi toute une ambiance, un partage, ce n'est pas seulement bon pour le corps mais aussi pour l'esprit. Au fil du temps, toute cette atmosphère, ces ingrédients manquent de plus en plus.

Nadia a déjà perdu 50% de sa clientèle "ceux qui ne touvaient pas leur compte à travers une séance virtuelle", une formule qui ne convient pas à tout le monde. " Je ne sais pas comment je vais pouvoir les récupérer. Il va aussi falloir que je rembourse les abonnements à l'année, c'est devenu extrêmement compliqué de se projeter" s'inquiète Nadia.

Elle essaie de rester stoïque et de garder son dynamisme, mais s'interroge seule face à ses miroirs. Ses élèves, eux, sont en colère

" Au supermarché on joue des coudes!"

Interrogée, par écran interposé, Marie qui suit les séances virtuelles est en rage :" je ne comprends vraiment pas, on pourrait adapter le nombre de personnes dans la salle, figurez-vous je faisais mes courses au supermarché, et les rayons étaient "blindés" il fallait jouer des coudes dans les rayons, ce n'est vraiment pas très cohérent! (...) moi je vais faire du sport dans la salle de Nadia pour me tenir en forme, mais aussi pour mon bien-être, psychologiquement".

En attendant des perspectives d'ouverture, Nadia réfléchit à d'autres formes, d'autres formules, comme celle de donner des cours, en pleine nature.

Les professionnels sont allés dire et redire leurs difficultés à Paris devant l'Assemblée nationale, de 12h à 14h.

Dans un communiqué, le collectif "Touche pas à ma salle de sport" , qui a créé une page Facebook souligne que ce secteur marchand accueille chaque année 17 millions de Français et craint une baisse durable de la pratique des activités sportives, nécessaire à l'équilibre mental et physique.

Pour des raisons sociales et économiques," mais aussi pour lutter contre la sédentarité", le collectif  sollicite un plan de soutien et de relance spécifique au secteur.   

 

 

 

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