Déprogrammation des interventions avec le Covid : "c'est terrible de sacrifier certaines pathologies"

Alors que l'ARS a demandé à l'ensemble des établissements de santé de la région Auvergne-Rhône-Alpes de déprogrammer les opérations non urgentes pour faire face à la troisième vague de malades du Covid, des médecins expriment leur mal-être. Ce tri est pour certains une vraie souffrance.

Pour faire face à la troisième vague de malades du Covid-19, l'Agence régionale de santé (ARS) d'Auvergne-Rhône-Alpes a demandé mercredi à l'ensemble des établissements de santé publics et privés de la région de renoncer "aux opérations non urgentes et sans perte de chance avérée à court terme pour les patients". Ce "tri" est difficile à faire et certains médecins ne cachent pas leur mal-être par rapport à cette situation.

 

Les patients souffrent... leurs médecins aussi

Le Docteur Christophe Lapras, neurochirurgien à Argonay, en Haute-Savoie, avoue son malaise. Difficile d'annoncer à certains patients une déprogrammation de leur intervention. Une hernie discale par exemple décalée d'un mois et demi alors que le patient a déjà dû subir l'attente des deux premiers confinement et que la douleur est vive.

Par ailleurs, le tri est extrêmement difficile. "C'est un travail important, technique, réservé à des médecins expérimentés. C'est indispensable pour éviter les conséquences graves d'une mauvaise prise en charge dans le sens où elle serait trop tardive", explique le Docteur Lapras.

La pédiatrie, les greffes et la cancérologie ne sont pas concernées par ces reports. Mais même si les critères et le protocole sont stricts, les professionnels sont préoccupés par les éventuels effets secondaires engendrés par une longue attente. "On a le droit aujourd'hui de faire que des opérations urgentes, des pertes de chances à court terme de la cancérologie et des activités diagnostic. Cela représente environ 30% de notre activité habituelle", souligne Clément Lévy, le directeur général de la clinique d'Argonay.

 

Un tri difficile mais nécessaire

"C'est terrible de sacrifier certaines pathologies parce qu'il n'y a pas les moyens", confie le docteur Lapras mais la situation l'exige. "Il y a une aggravation de la circulation du virus, une progression importante de patients Covid hospitalisés et encore plus en réanimation", précisait cette semaine une responsable de l'ARS. Loire et Rhône sont les plus touchés et la situation se dégrade en Isère, dans l'Ain et en Savoie. 

Malgré 852 lits armés pour les soins intensifs (contre 556 avant la crise sanitaire), le taux d'occupation en réanimation dépasse les 95% dans l'ensemble de la région.

 

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