De plus en plus nombreux, les candidats à l'ascension du Mont-Blanc trouveront des gendarmes sur leur chemin dès le mois de juin, histoire de rappeler les règles notamment en matière de bivouac. Sur la Voie dite Royale d'ascension, à Saint-Gervais, on s'en félicite.
Ce mardi 30 avril, dans un communiqué, Jean-Marc Peillex, maire et conseiller général de Saint-Gervais, dit toute sa reconnaissance au préfet de Haute-Savoie qui a annoncé une présence importante de gendarmes de haute montagne à Tête Rousse et au Col du Midi pendant 55 journées (de juin à septembre).
Jean-Marc Peillex explique: "cela fait 10 ans que je me bats pour que le Mont-Blanc retrouve son calme et sa vocation, celle d'accueillir des alpinistes qui rêvent d’atteindre son sommet, mais dans un climat de respect de la sécurité, de l'environnement et de la loi. Il faut rendre au Mont-Blanc ses valeurs mythiques de sommet à conquérir par un retour à l’esprit de l’alpinisme pour redonner à cette ascension son caractère exemplaire".
En guise de réponse, le préfet de Haute-Savoie a rappelé que la montagne n'est pas une zone de non droit. Pour le maire de Saint-Gervais, il était temps: "jusqu'alors, sous couvert du concept que la montagne serait un espace de liberté dans lequel chacun serait libre de faire tout et n’importe quoi, de nombreux pseudo-alpinistes ont bafoué sans complexe toutes les règles régissant la pratique de la montagne".
Non au bivouac sauvage
Le massif du Mont-Blanc est un site classé au titre du code de l'urbanisme par décision de l'Etat français du 14 juin 1951, ce qui implique notamment l'interdiction de toute forme de camping.
Dans ce contexte, la mission des gendarmes sera, certes, de sensibiliser les candidats à l'ascension aux règles à respecter pour grimper dans de bonnes conditions (équipement, condition physique, météorologie….) mais aussi de préserver le site.
Sur l'itinéraire saint-gervolain, les gendarmes s'adresseront en premier lieu aux alpinistes qui transportent des tentes, en leur rappelant que le camp de base de Tête Rousse est le seul lieu de bivouac autorisé - et gratuit - dans le site classé du Mont-Blanc.
Ces gendarmes auront aussi la possibilité de dissuader les récalcitrants qui voudraient camper plus haut en plaçant le matériel de camping dans une consigne prévue à cet effet au refuge de Tête Rousse, le temps qu'ils réalisent leur ascension.
Des alpinistes "ambassadeurs"
Durant l'été, la commune de Saint-Gervais va aussi maintenir son dispositif d’information avec la présence d'un "ambassadeur" au terminus du Tramway du Mont-Blanc et celle d'un alpiniste népalais, Tsering Phinto Sherpa, à Tête Rousse pour rappeler les règles de l’ascension.
Passions à risques
En septembre dernier, après un été particulièrement meurtrier en montagne, France 3 Alpes avait consacré un magazine de 20 minutes à cette fréquentation effrénée du Mont-Blanc et aux risques encourus.